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Le blog de Persone

Déconstruction du langage et des complexes du déterminisme :

19 Août 2019, 17:49pm

Publié par Persone

Déconstruction du langage et des complexes du déterminisme :
Déconstruction du langage et des complexes du déterminisme :

A la suite d’une rencontre tout à fait fortuite avec un membre de la fraternité maçonnique du Grand Orient, j’ai été invité à donner une conférence en loge. Je tenais à joindre au présent ouvrage le support rédigé en vue de ce discours, car il renseignera au mieux sur ma démarche si ce n’est sur une bibliographie qui finalement se résume à des vérifications que chaque lecteur peut s’enrichir à puiser lui-même dans toutes les encyclopédies disponibles de nos jours. Wikipédia, Larousse et le Littré pour ma part.

 

Bonjour à tous et toutes,

Pour me présenter, j’aimerais tout d’abord définir les sentiments qui se tiennent face à vous : la timidité ! Le creux dans le ventre, la peur du bafouillage et surtout le fardeau d’un objet si dense et instable, que les mains de son porteur lui semblent plus frêles et maladroites que jamais.

Pourquoi cette introduction ? Parce qu’elle exprime parfaitement un CV et un cursus tout aussi difficile à assumer sur la place publique. Je n’ai pas le statut de chercheur, pas plus que celui d’écrivain, ni même celui de blogueur professionnel ! Néanmoins, je m’emploie à la recherche et à l’écriture depuis plus de 20 ans, quotidiennement, sans encadrement et conformément à un protocole visant à protéger mon ouvrage de toutes les influences subtiles qui motivent la partialité humaine.  Je cite principalement les jeux d’équipe concurrentiels à l’échelle communautaire, nationale ou globale, le devoir alimentaire, le carriérisme, l’obligation de résultats productifs, la gravitation affective et la contrepartie de la notoriété, si petite soit-elle !

On accuse fréquemment l’Orgueil, au sens large, de tous les maux du monde, non sans raison et assurément par sagesse, ne serait-ce que pour cesser le vain et perpétuel calvaire des boucs émissaires ! Mais nous oublions tout aussi souvent ce petit diable qu’est l’amour propre et la place de ministre que l’entreprise humaine lui a confié par défaut pour ériger toutes les Babel du monde !

Un pari risqué donc (!), qui me ramène à mon aveu premier concernant ma fragilité face à vous !

Je me permets ici un résumé poétique de mon cursus :

Après avoir volé avec Peter Pan, comme tout le monde pensais-je à tort, après avoir bénéficié d’une formation scientifique ne m’ayant pas écarté des secrets de la poudre de fée mais au contraire montré comment la comprendre et la mériter, j’ai décidé de ne pas brûler ces mystérieuses ailes et de retourner dans la grotte. La caverne que nous connaissons tous depuis l’allégorie platonique ! Pas pour m’y cacher, ni pour y creuser mon propre compartiment, mais pour m’y enfoncer, en quête des moindres recoins encore inexplorés, si sombres et étroits fussent-ils. Nombre de ces passages peu recommandés portent les traces de téméraires explorateurs et aboutissent à des pièces extraordinaires, tous les sujets ont déjà été traités dit-on ! Pourtant les souvenirs laissés par les explorateurs et la voie des morts elle-même (si je puis me permettre) ne trompent pas : il est ici des choses qui n’ont pu être dites, la voie est encore close et les souvenirs qui la hantent n’épargneront pas l’imprudent qui prétend la traverser ! Ici, celui qui entre avec armes et bouclier, vêtu d’une armure ou muni d’une amulette se retrouve comme un enfant soldat hanté et désarmé chaque nuit par ses  pires cauchemars ! Ici, la fronde de David est de trop et la pierre qui aura raison de la chimère n’est pas celle que l’on croit. Nus nous sommes entrés, nus nous ressortirons.

C’est donc nu, à poil, que je m’apprête à résumer ici les premiers résultats d’une quête qui a usé de nombreuses armures, armes et outils.

Une introduction qui a le mérite d’être sincère, mais qui me permet surtout de rebondir sur mon sujet : qu’est-ce que la grotte ? Où est-elle ? Et qu’est-ce qui la relie à l’observateur ? Est-elle la grotte physique qui abrite les Hommes entre l’antre mystérieuse de la matière et le cosmos inconnu ? Est-elle la psyché de l’observateur qui vit son expérience dans un corps physique capable de se questionner sur la grotte métaphysique de son propre état, entre l’infiniment petit (ce qui le constitue mais agit aussi sur le tout) et l’infiniment grand (ce qui l’entoure mais semble agir aussi sur lui et en lui) ?

Et si c’était les deux à la fois ?

Les terres du milieu ! Physiques et métaphysiques ! Temporelles et éternelles !

Sur le versant physique, les choses et les êtres que l’observateur regarde au pied de sa grotte et la causalité qu’il subit. Du côté métaphysique, le théâtre où se joue les décisions de l’observateur qui agissent en retour sur le monde physique.   

Que fait un physicien lorsqu’il réfléchit au problème posé par l’unification  des trois ordres de compréhension de la notion de physique (la classique, la relativiste et la quantique) ? Il évoque une théorie d’unification sans laquelle rien ne serait possible, sans laquelle la vie n’existerait pas (incohérence entre le micro et le macro), tout en observant que les résultats ne confirment pas cette théorie : la mécanique quantique échappe toujours aux règles de la physique classique et relativiste, quant à elle déjà unifiées. Or, un outil immanent par excellence, souvent transcendant pour l’Homme, outil à la fois inséparable et indépendant de la physique, La MATHEMATIQUE, nous dit une chose : la théorie d’unification est juste et son contraire impossible, mais les limites de précision des moyens accessibles à l’observateur, ainsi que l’état de ce dernier et de ce qu’il observe à l’instant de l’expérience, font que l’affirmation reste indémontrable par la mesure ! Autrement dit, seule l’abstraction mathématique peut affirmer que le pont existe, mais par définition, les maths ne seront jamais un mortier palpable ; et l’édifice capable de nous faire passer le puits d’infini ne sera jamais un objet construit dans le sens où nous l’entendons.

Alors, j’aimerais que l’on s’attarde ici sur un faux détail, autrement dit un gros poisson sous un simple caillou !

Les maths nous disent aussi que les propriétés des nombres relatifs ou décimaux, ainsi que leurs valeurs absolue et réduite (somme des termes consécutifs selon Pythagore ou Euler) sont identiques (symétriques), que nous soyons dans le plus, dans le moins, dans le petit ou dans le grand. Infiniment petit donc, de 1 vers 0 et infiniment grand de 1 vers l’horizon de 0. Les nombres relatifs sont ceux précédés d’un signe (symétrie des négatifs et des positifs autour de 0) et les décimaux expriment quant à eux des valeurs tendant vers une précision inatteignable, déterminant le fait que tout chiffre ou nombre entier demeure séparé de celui qui le précède et de celui qui le suit par un puits d’infini. Les décimales (chiffres après la virgule) nous indiquent par conséquent que tout chiffre ou nombre entier n’est qu’une « unité finie » illusoire assimilable au 0 en sa qualité d’entité cohérente mais inatteignable ! Tout nombre entier pouvant être assimilé à une combinaison complexe de chiffres n’est donc pas si « entier » (plein ou vide mais fini) qu’il n’y paraît et cette combinaison complexe peut être assimilée à un ensemble cohérent de chiffres (inatteignables eux aussi) et donc à une unité (en tant qu’ensemble).

Notons ici la corrélation avec la définition d’un objet vivant ou non, constitué d’atomes et/ou de molécules ! Or si l’on ramène cet objet ou nombre mathématique à une unité, pour cette unité, l’infiniment grand… C’est le dehors, et l’infiniment petit… Le dedans.

  • Le dehors est un ensemble relatif qui semble contenir les autres, un horizon perceptible qui comprend nombres d’autres objets à la fois semblables et différents, horizon tendant vers un vide glacial dont l’observateur ne conçoit pas  les limites. Le grand, c’est ce qui est au-delà de 1, vers l’horizon inconnu du 0 originel.
  • Le dedans est un autre ensemble relatif dans lequel l’Homme, la grotte et l’objet ne font qu’un, un ensemble qui se rapproche de la densité et de la chaleur. Cet ensemble là nous semblait le contenu, jusqu’à ce que nous prouvions qu’il mène lui aussi à l’infini ! Car nous savons aujourd’hui que cette densité, la masse, n’est qu’apparente, relative à des quantas et des échanges d’énergie, laissant toute sa place au vide ! Le petit c’est ce qui est en deçà du 1, à l’intérieur de toute chose, ce qui tend vers l’horizon inverse du grand (1/x) : encore le 0 (!) que nous pouvons appeler ici le cœur de la matière et l’au-delà de l’horizon des évènements : le ring pass not comme les anglais le nomme !

Vous êtes bien d’accord avec moi, nous parlons ici d’une unité relative parce qu’elle est un ensemble cohérent parmi d’autres : vous ou moi ou nous ou encore un chiffre ou un ensemble plus complexe de chiffres : un nombre !

Autrement dit, que l’on tende vers l’infiniment petit ou l’infiniment grand (avec 1 pour centre de symétrie, le petit étant l’inverse du grand et vice versa) ou encore vers le négatif ou le positif (avec 0 comme centre de symétrie des opposés), le vide absolu ou la matière pleine demeurent inatteignables  et les valeurs absolues et réduites des objets sont symétriques et identiques. Deux infinis qui se reflètent l’un l’autre par inversement (espace-temps quantique du petit et espace-temps newtonien et relatif du grand) et par opposition (éternelle unité et dualité du 0, force du va- et-vient immuable engendré par l’impossibilité du vide ou du plein absolu).

Voilà donc, entre autres pourquoi les mathématiques nous disent que l’unification de la physique quantique, classique et relativiste est manifeste, bien qu’indémontrable par les systèmes d’équations connus à ce jour ! Les infinis forment un tout et se rejoignent en des dimensions qui bien généreusement demeurent mystérieuses.

Ces infinis faisant partie d’un même « tout » ont donc un milieu indéterminé « 0 » concernant les opposés (plus et moins ou mâle et femelle) ou un autre déterminé « 1 », concernant les inverses.

-1 est le complémentaire de 1 à la fois semblable à lui et différent, ensemble ils forment deux portes communicantes mais relativement indépendantes l’une de l’autre : le plus et le moins pour la forme archaïque, la matière et l’antimatière pour le début de quelque chose et le mâle et la femelle concernant le vivant. Pour 1 et -1,  le 0 est la fois le centre de symétrie des potentiels que sa dualité engendre (-1 et +1 à la fois semblables et différents par la loi des opposés) et la projection de leur unité relative vers l’infiniment petit ou l’infiniment grand ! Cette projection demeure un mystère physique et métaphysique d’une subtilité rayonnante du plus simple au plus complexe, du plus brut au plus subtil, du plus parfait au plus paradoxal, du plus équilibré au plus chaotique…

Il est important de rappeler ici que les chantiers ouverts en matière de physique quantique, de cosmologie ou d’astrophysique, nous confirment que la matière et la notion de masse s’efface lorsque l’on considère l’infiniment petit ou l’infiniment grand, laissant place au vide et aux quantas d’énergie fluctuante.

Retournons maintenant devant notre grotte, regardons de nouveau dedans, regardons de nouveau au dehors !

L’Homme en tant qu’observateur vit dans la dimension du milieu dans un monde de couleurs et lorsqu’il utilise sa matière grise, sa raison et ses outils, il s’aperçoit que dedans et dehors finissent par se ressembler tout en restant différents. Il constate aussi que tout son déterminisme s’efface pour laisser place à une substance inconnue, indéterminable, aussi immatérielle et abstraite que sa propre conscience !

Voilà qui nous ramène à l’incomplétude, à l’incertitude, mais aussi à la définition de l’immanence :

Qui possède son principe en soi, le principe n’étant pas limité au soi. Est immanent un être, un phénomène ou une chose dont non seulement l’activité est inséparable de ce sur quoi il agit, mais le constitue de manière interne.

Qu’est-ce que cela évoque ?

  • Toute la relativité des notions d’intérieur et d’extérieur ! 
  • Et un extraordinaire principe : Etre à la fois la partie et dans la partie dans deux états différents.

 

Autrement dit, lorsque s’affrontent l’école classique de l’évolutionnisme absolu et celle de l’intelligent design exclusif, leurs altérités réciproques noient le gros poisson que nous venons de trouver sous un caillou anodin ! La théorie selon laquelle la conscience est un propre humain postérieur à une création hasardeuse de l’Univers devient de plus en plus réfutable, mais cela ne veut pas dire que la théorie évolutionniste est fausse ! Si nous réconcilions le principe de «  métabolisme + hasards séquentiels » de la sélection génétique et celui des écarts ponctués, la théorie de l’évolution méritera même son titre d’irréfutabilité !

  • Être la partie signifie qu’une conscience ou une logique, sans début ni sans fin détient tous les programmes qui feront le monde et les constantes qui le détermineront. Cette logique peut être à la fois archaïque et infiniment complexe ! Nous la voudrions mémorielle, mais plus logiquement, elle semble dotée d’un potentiel infini, au-delà du temps et de l’espace donnant sens à la notion de mémoire. La conscience précède l’Homme, ce qui n’empêche pas que ce qui est incarné est déterminé par des lois strictes et que chaque métabolisme suive sa propre évolution en interaction avec le tout.
  • Être dans la partie signifie donc être l’observateur, un autre état de la conscience, complémentaire mais indépendant du premier, un état passant par la naissance d’un petit être amnésique qui devra découvrir le pourquoi, le où et le comment !

 

Le principe créateur est immanent, la conscience est un principe immanent, les mathématiques sont des outils immanents, l’Homme est une créature immanente…

La partie est déterminée dès qu’elle se joue, l’observateur subit les forces, mais peut s’adapter et influe lui-même sur la partie en cours et probablement sur la conscience du tout.

En partant de ce principe qui réconcilie enfin le créationnisme et l’évolutionnisme métabolique et hasardeux, les deux étant reliés et séparés par une roue libre mathématiquement explicable, nous pouvons aussi réconcilier deux notions qui se sont opposées jusqu’à aujourd’hui, pour avoir été mal interprétées : la transcendance et l’immanence.

Que nous dit la définition de la transcendance ? Existence des fins du sujet en dehors de lui-même, caractère d’une cause qui agit sur autre chose qui est différente d’elle et qui lui est supérieure. Par extension, caractère de ce qui est au-delà du perceptible et de l’intelligible. En mathématiques, les nombres algébriques sont dénombrables et les transcendants ne le sont pas.

Définit-on ici qu’un principe créateur est strictement en dehors de ce qu’il crée ? Non ! Nous disons que les finalités du sujet existent en dehors de lui-même. Voilà qui n’empêche pas le principe qui englobe ces finalités de constituer aussi le sujet, de l’intérieur ! Quant à la notion de "supérieur", elle concerne la théorie des ensembles : la conscience du tout englobe la conscience individuelle, elle est donc supérieure, mais cela n’empêche pas le plus « petit » de contenir le plus grand et de pouvoir agir sur lui.

Après des millénaires de paradigmes nourris par la transcendance d’un Dieu tout puissant ou par l’immanence réduite au déterminisme absolu qui n’a rien à envier au dogmatisme religieux, notre cerveau résiste à ce discours ! Mais force est de constater que le principe anthropique est aujourd’hui une théorie unificatrice plus pertinente que « l’intelligent design » de certains néo créationnistes,  plus pertinente que les dogmes admis par la politique des institutions religieuses, plus pertinentes que les théories gnostiques culturellement dissociées et plus pertinente que le déterminisme absolu de la philosophie matérialiste ayant engendré le consumérisme et le paradoxe de notre temps !

Et ce que cette théorie offre de plus intéressant, c’est qu’elle réconcilie toutes ces écoles en leur suggérant de dépasser scientifiquement leurs croyances et de résoudre leur complexe d’incomplétude par ce qui est abstrait : les mathématiques, la sémantique, l’art, la métaphysique, la transcendance !

Le plus surprenant dans tout cela, lorsqu’on étudie la sémantique, c’est de constater que l’humain s’est dissocié de  lui-même et des autres en diversifiant son langage originel (les mathématiques, les signes, les chiffres, les nombres, les symboles) non pour partager, mais pour imposer, violer et conquérir ! Cette épouvantable partie d’échecs que l’humain joue contre lui-même commence par la domination du mâle Alpha qui prend le vagin et distribue la viande devant le regard meurtri de l’enfant encore indéterminé ! Elle se perpétue avec la découverte d’un second anneau de pouvoir : après celui du feu, de la possession et des armes ayant corrompu la passion et les talents d’un double cœur déchiré, les héritiers, nos premiers pères et mères ont découvert celui de la  croyance unificatrice et de la compétition entre élus pour satisfaire le divin et l’appétit des parents devenus grands amateurs des fruits de la connaissance ! Un temple et un autel devant départager l’agriculteur et le berger… Le meurtre d’Abel par Caïn, deux enfants terribles que des parents débutants ont délaissé devant les intérêts d’une pomme juteuse !  La guerre des sexes, la guerre du feu (la technologie), l’empirisme et la dissociation de la fraternité humaine ! Au cœur de Babel et entre toutes les Babel du monde, à chacun son langage, à chacun ses codes, à chacun son hermétisme !

La croissance démographique est sainte, hygiénique pour le mâle dominant, la cité pullule, la notion d’économie devient inconsciemment synonyme de dépenses et les conquêtes imposées par la croissance comptent parmi les nécessités intouchables !

Autrement dit, ce paradoxe déterminé à tendance masculine est le moteur de notre empirisme depuis quelques millénaires et un problème simple à la base s’est complexifié outre mesure dans une dissociation totale de nos susceptibilités à la fois réciproques et communes ! Ces susceptibilités des êtres de matière que nous sommes ont la conscience innée et l’instinct originel comme juste milieu indéterminable et elles peuvent se définir par les termes raison et sentiments dans leur détermination. Socialement, elles caractérisent 4 ministres dont les forces raisonnables et sentimentales demeurent dans un conflit pathétique : la religion, la science, la politique et les arts. Eux aussi totalement dissociés et pourtant maladivement dépendants les uns des autres ! Rappelons-nous que les monothéistes furent persécutés par les païens, dont les héritiers tardifs, attachés au retour de la raison et de la république ont à leur tour été persécutés durant le règne des droits divins. Rappelons que dans cette guerre plurimillénaire entre science et religion,  les artistes disent tout sans ne rien dire et les politiques comptent les points pour tirer leur épingle du jeu en essayant de conserver leur tête sur leurs deux épaules ! 

Alors pour résumer et pour conclure cette réflexion, j’aimerais en dernier lieu attirer votre attention sur le fait qu’elle résout aussi un double paradoxe qui ronge notre actualité depuis le siècle des Lumière et la révolution industrielle : le fait que la philosophie matérialiste et l’hégémonie de la raison humaine nous aient sortis de l’obscurantisme en nous faisant hériter du consumérisme ! Et le fait que nos démocraties reposent sur une notion de la justice que le déterminisme matérialiste rend impossible puisqu’il impose strictement que nous n’avons que l’illusion de nos choix et que nous subissons des forces déterminées faisant de nous de parfaits irresponsables de nos actes ! Ici, le criminel et le bourreau sont conditionnés et théoriquement aussi coupables et innocents l’un que l’autre, alors que le collectif bien-pensant qui mandate le bourreau pense que le seul responsable du mal est le malfrat qu’elle a pourtant engendré ! Un paradoxe révélé récemment en France par la loi Schiappa, qui définit clairement qu’un être innocent qui ne conçoit pas la responsabilité de ses actes consentis devant un abus d’autorité, est légitimement considéré comme victime d’un viol si cet abus d’autorité le pousse à commettre l’acte. Cette loi a intelligemment et sagement été adoptée pour protéger l’enfance des abus sexuels dans un monde où le masculin prend le rôle du roi faible et est possédé par ce qu’il croît dominer. Mais en définitive elle a  une portée bien plus grande ! Par simple logique récurrente, elle définit le fait que le crime suicidaire et expansif du consumérisme a été commis par procuration et par des peuples ignorants, conditionnés et victimes de l’abus d’autorité des décideurs assermentés qui les dirigent ! Et le consumérisme n’est pas un simple crime, mais l’équivalent d’un génocide inconscient envers l’ensemble du vivant !

  • « Quand nos élites intellectuelles ont-elles réalisé qu’en transformant un esclave en travailleur social récompensé matériellement, l’humanité deviendrait inéluctablement  consumériste, contrainte de détruire toute vie pour nourrir la sienne ? »
  • « Ne se sont-ils pas aperçus que derrière l’euphorie de l’abolition des chaînes et celle du droit au confort pour tous, se dessinaient quelques glorieuses décennies dont le prix serait le désenchantement du monde, l’empoisonnement des sources et la désolation des terres ? » 
  • « Ou au contraire, le déterminisme absolu est-il devenu un opportun prétexte pour continuer à fuir en avant en niant toute responsabilité ? »

Dans cette dernière optique, nous pouvons comprendre tout le dilemme freudien et shakespearien qui pesait sur la conscience et la notoriété de nos philosophes matérialistes : rompre avec la suite logique de notre empirisme, pour un simple principe de précaution sensible et naturaliste, signifiait se retrouver dans la position d’un Moïse ou d’un Jésus ! Dois-je dire aux maîtres et aux esclaves ce qui les rapprocherait de la vérité ou ce qu’ils veulent entendre ? Aussi pour que la déconstruction et la reconstruction s’accomplissent par un accord possible et non par la force, il s’agirait que l’homme la femme et les Etats puissants qu’ils forment reviennent ensemble sur leurs pas pour remonter la piste de leurs péchés capitaux et mortels ! Or une telle descente aux enfers, doublée d’une telle ascension vers les cieux ensoleillés qui nous brûlent et la nuit qui nous ensorcelle, passeraient nécessairement par une mise en évidence de notre hypocrisie religieuse et politique plurimillénaire ! 

On comprend donc aisément qu’il fut plus facile pour nos philosophes matérialistes de suivre l’air du temps et le sens de l’avalanche de la révolution permanente, avec le déterminisme comme excuse, plutôt que de convaincre le peuple affamé et prêt à bouffer du curé d’un "Mea culpa" collectif ! Le grand dilemme de Danton et Robespierre, mais aussi celui d’un Abraham !

Une impossible démocratie consumériste, une justice illégitime par définition et un complexe de Cassandre sont les fardeaux principaux d’une humanité déterminée et irresponsable !            

Le grand paradoxe morbide de notre temps est ici !

Nous ne sommes que relativement libres dans un univers déterminé, mais cette liberté relative impose nécessairement la responsabilité de nos actes ! Le libre arbitre et non la liberté absolue ! Libre arbitre tant décrié par les philosophes de la raison et du matérialisme qui se sont tout de même permis la liberté de placer la raison humaine au centre de tout et de concevoir notre incomplétude comme une simple frustration alors qu’elle est la clé de la perfection nécessairement imparfaite de notre immanence !

Alors pour résumer toute cette démonstration qui suggère une unification plausible et cohérente des langages scientifiques, théologiques, politiques et artistiques, revenons encore à notre sujet face ou dos à sa grotte ! La terre du milieu est le monde temporel que nous percevons à notre échelle entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, mais elle est aussi cette île métaphysique que la conscience humaine peut atteindre lorsqu’elle se libère un instant de l’emprise qu’elle a sur l’emprise de l’espace-temps qu’elle mesure obstinément !

Les légendes sumériennes, les contes africains, la mystique indienne, l’univers parallèle d’Homère, le dialogue de Critias et Platon, le petit et le grand théâtre shakespearien, les mystères de la kabbale, les énigmes de De Vinci, l’île de Peter Pan qui cache Pi R², les terres du milieu, l’apocalypse et la révélation selon Tolkien, le monde de la magie et celui des moldus selon JK Rowling… Pour citer des exemples qui mériteraient d’être lus et relus, avec un regard scientifique, une attention sémantique et un objectif épistémologique.            

Si l’on me demandait aujourd’hui quel est pour moi la plus haute magie parmi les prouesses scientifiques, les manifestations de l’art, les inspirations religieuses et les mutations métaboliques de l’Etat qui incarne le pouvoir politique, je répondrais à coup sûr : la magie qui permet de briser le mur de l’hermétisme réciproque et de dissoudre le mortier illégitime de notre prison gravitationnelle !

Le sortilège qui annule les sortilèges qui ont désenchanté le monde et le cœur de nos enfants depuis quelques millénaires.

Je choisis donc la fin de  mon discours pour rappeler la définition du rationalisme dont il ne souligne que l’incomplétude :

Le rationalisme est la doctrine qui pose la raison discursive comme seule source possible de toute connaissance réelle. Autrement dit, le réel ne serait connaissable qu’en vertu d’une explication par la raison déterminante, suffisante et nécessaire. Ainsi, le rationalisme s’entend de toute doctrine qui attribue à la raison humaine la capacité de reconnaître et d’établir la vérité.

Ce qui est dit ici, c’est que la raison est la seule source possible de toute connaissance réelle ! Autrement dit, de toute connaissance relative à des objets, des êtres ou des phénomènes que la raison juge réelle. Mais que dire de ce qu’elle ne perçoit pas encore et de ce qu’elle ne percevra jamais ? N’est-ce pas depuis que l’homme s’est évadé dans la cosmologie et l’astrophysique et enfoncé dans la mécanique quantique, bref dans l’imperceptible, qu’il a commencé à rationaliser sa nature incomplète et incertaine ?

L’homme n’a pas besoin de la foi disait prudemment Descartes ! Mais sa doctrine, comme celle de Spinoza, restait compatible avec la notion de métaphysique et ne disait pas que la foi ne pouvait pas aider. Encore faut-il définir ce qu’est la foi ! Ni le dogme, ni l’autorité religieuse ne sont garantes de cette dernière ! Un champ d’investigation venait de s’ouvrir : y a-t-il un instinct pur, innocent et en roue libre qui échapperait au déterminisme du conditionnement ? Un Amour et une foi au-delà des sentiments et des intérêts raisonnables ? L’expérience prouve que oui ! La force mathématique du cerveau humain (instinct programmé), mais aussi nos capacités à aimer et ressentir le flux et le reflux (cœur) ou encore à drainer (foie), suffisent pour que ce dernier trouve la vérité en un instant et accomplisse le mouvement déterminant, suffisant, nécessaire.

Sans la physique quantique, Descartes et Spinoza ne pouvaient pas matérialiser leur subtilité prudente, mieux que par la notion de substance divine de double nature, cohérente avec le principe d’immanence. Descartes aimait la mathématique et en maths, il n’y a pas que des nombres réels, entiers ou naturels ! Il y a aussi les relatifs, les irrationnels, les transcendants, les imaginaires…

Pour conclure, j’emprunterai le discours de mes détracteurs : Tout est déterminé, Soit ! Dans ce cas tous les facteurs et les conditions requises doivent être réunis pour créer quelque chose de nouveau qui ne serait pas voué à l’échec.  Autrement dit, la sortie de l’impasse, la maîtrise de l’avalanche consumériste, le reprise de contrôle du véhicule fou, ou encore le Graal ou la pierre philosophale, ne se manifestent que devant celui qui la mérite. Celui qui voyage dépouillé entre l’en-deçà et l’au-delà de la somme de nos intérêts, l’albatros qui voyage déplumé, nu, au-delà des illusions de la prison gravitationnelle vers l’île de l’ « émanence », où tout est trou/blanc/t. 

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