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Le blog de Persone

Hermétisme (Apo Calypso) VS Rencontre (rêve El"le" à Sion)

17 Septembre 2019, 15:30pm

Publié par Persone

Je profite de cette vidéo pour démystifier quelques sentences à propos de mon travail et de ma personne… Sans prétention, je cite ici la bonne conscience des braves gens qui dans le village me font mauvaise réputation :

« Ce type a une passion pour la philo et l’écriture, qu’il l’assouvisse sans nous emmerder… Et sa mission il l’a choisie, alors qu’il ne vienne pas se plaindre ni de l’indifférence globale, ni des piqûres, des crachats ou je ne sais trop  quoi d’autre… Il a un but, qu’il l’assume ! »

PASSION et BUT. N’en déplaise à cette bonne conscience, je ne suis pas une quête volontaire ! Si je cours après le temps et nos fantômes comme si j’avais le  feu aux fesses, à l’image de ce maître Yogi bien que trempé dans une culture différente, ce n’est que par devoir. Et ce n’est pas de ce devoir dont j’ose me plaindre les plus mauvais jours ! Je n’ai donc pas de but dans le sens absolu du terme, un but n’est qu’un objectif à plus ou moins long terme dont il faut savoir se délester s’il commence à prendre la forme d’une finalité contrariante pour soi et les autres. Autrement dit, s’il est  incompatible avec la simple notion de l’épanouissement commun. Ironie du sort, mon seul but en tant que rat de bas étage né dans la ville est de mériter mon billet de sortie pour gagner la campagne, la forêt et la tranquillité naturelle qui y règne.  En revanche, j’ai des passions en effet ! Contempler la vie et ses milieux inverses, ressentir ses principes et ses éléments… Vivre l’expérience partagée du féminin et du masculin… Plonger des falaises, surfer, glisser sur les eaux avec la force du vent et une simple planche, dévaler les pentes montagneuses avec des skis aux pieds, faire des acrobaties, marcher sur les mains ou grimper dans les arbres les plus hauts… Pour citer les principales. Autrement dit : « me casser le dos et risquer des hémorroïdes en stagnant debout ou assis durant des heures souvent nocturnes pour effectuer un travail de réflexion, de recherche et d’écriture qui  se cumule à un gagne-pain ordinaire », cela n’a jamais été mon truc ! Et ma formation scolaire était scientifique, autant dire qu’il a fallu que j’apprenne à maîtriser l’esthétique, la musicalité et le bon orthographe relatifs à l’art du signifiant. Pas une sinécure !!! Voilà, que cela soit dit, la nature, l’équilibre et la vitesse sont des passions qui  m’animent et je n’ai pas d’autre but que celui de me mettre au vert pour finaliser un travail ardu qui devient un fardeau des plus ingrats au cœur de la fourmilière ! Et ce fardeau relèverait effectivement de mon choix si j’avais décidé de quitter ma planète pour aller aider des extra-terrestres consuméristes et responsables d’une éventuelle extinction en retour de bâton. Un choix généreux concernant les innocents de cette hypothétique planète, mais un « libre » choix tout de même, « dans les sens déterminés et indéterminables » du terme. Mais tant que je serais en vie, ce sont les interactions agissant sur notre belle planète bleue qui motivent les réactions de ma raison, de mes sentiments et de ma foi.  Aujourd’hui, c’est un fait, nous sacrifions nos enfants sur l’autel de notre folie collective et j’aurais beau positiver pour moi-même en atteignant la  plénitude d’un bonze retiré dans un temple ou une caverne, cela n’empêchera pas de voir nos êtres les plus innocents empoisonnés par le feu, l’eau, la terre et les airs. J’insiste, un devoir limite nettement la liberté d’un choix !!! Nul n’est tenu à l’impossible diront les plus « sages » pour limiter la dureté de mes propos… Mais l’Histoire de l’hermétisme réciproque montre bien que de nombreux sages demeurent frileux en ce qui concerne le risque ontologique. Et pour ma part, ce qui me semble impossible, c’est de laisser les choses se faire d’elles-mêmes alors que nous sommes tous responsables du carnage qui s’abat sur nos têtes ! Ce qui me semble intolérable, c’est de signer procuration en regardant nos enfants rois pourrir dans une prison dorée insalubre, en vivant sur le dos des plus miséreux.

Depuis des millénaires, nous avons repoussé les limites du possible et accepté de détruire notre environnement pour fuir nos responsabilités tout en protégeant hypocritement nos petits culs respectifs. C’est un fait.  Nous sommes donc tenus à l’impossible, ne nous en déplaise.    

De ce qu’on en dit, un Jésus avait une passion ! Mais sait-on laquelle ? Quant à son engagement, son fardeau, son but, son chemin de croix (…), il serait temps de comprendre que les espoirs voraces des croyants et la mètis des politiciens le lui ont imposé dès la naissance. Encore un grand merci aux rois  mages… Le cauchemar d’un Paul n’est pas différent de celui d’un Platon, d’un Darwin ou d’un Freud. Pour refermer cette parenthèse christique, ce n’est pas le mot de D(4)I(9)E(5)U(3) que démystifie  notre maître yogi, mais le NOM, ainsi que l’image et la représentation que l’on s’en fait ordinairement. « Principe créateur » est plus proche de son vocable ! N’oublions pas que les brahmanes sont à l’origine d’une écriture, d’une théologie et d’une philosophie ancestrales dignes de tous les copiés/collés que les occidentaux et les moyen-orientaux ont réalisé depuis les époques des hégémonies sumériennes et égyptiennes. N’oublions pas leur maîtrise des mathématiques et des prémisses de la quantique, n’oublions pas qu’on leur doit le 0.

Le discours de cet homme est aussi subtil que de nombreux textes de Spinoza ou Nietzsche et nombreux sont les sujets à mauvaise interprétation ! J’attire encore l’attention sur la tendance syncrétiste issue des seventies ! Yoga, lâcher prise et méditation cosmique à toutes les sauces…  Pour ces derniers, il est impératif de positiver, de tourner le dos au négatif pour aller vers le positif…

Négatif/positif what the fuck??? Lumière et ténèbres sont apparemment encore un gros complexe !

Pour ces derniers : « puisque « Lama Norbou » a dit karma, c’est que tous ceux qui sont dans le malheur le méritent parce qu’ils l’incarnent eux-mêmes… Soyez donc "peaceful" et tourné vers votre cœur sacré, isolez-vous de ces gens-là, très négatifs »… Qu’il est étrange et pourtant peu surprenant de voir des occidentaux faire cet amalgame facile ! Alors que ceux désignés par la voie des « plus sages » comme ayant incarné eux-mêmes le consumérisme et les illusions matériels, sont justement les occidentaux, dans leur persévérance laborieuse passée aussi bien que dans leur bonne conscience actuelle. Cette instrumentalisation souvent inconsciente du principe d’immanence, est ce que j’appelle le cauchemar d’une mère Teresa.

Ce sont les maîtres et les esclaves mutuellement consentants, qui en écrivant l’Histoire incarnent la falaise dans laquelle ils tomberont tous ! Mais lorsque ces derniers entrent subitement chez vous armées jusqu’aux dents ou lorsqu’ils ont pris votre vie en otage de façon à ce qu’il soit impossible de sortir du piège sans de douloureux sacrifices, je doute fort que cette souffrance invasive soit du ressort de la victime. C’est pour éviter cet amalgame que le yogi précise qu’il combattrait si le combat venait à  lui de façon inéluctable, tout en sachant toute l’absurdité de la situation. Lorsqu’il aurait pu être évité, le combat est toujours un échec, quelle que soit la victoire. Lorsqu’il aurait pu être évité ! Or nous savons bien que les maîtres et les esclaves de la croissance et de la colonisation n’ont jamais laissé le choix à leurs cibles. Aujourd’hui le piège est plus rodé que jamais et les rôles maîtres/esclaves ou encore traqueurs/traqués s’inversent dans une révolution libérale permanente et sans frontière !  

L’un esclave de tous et tous esclaves de l’un.

Dans ce meilleur des mondes, rien n’est gratuit, toutes les terres sont en propriété et le « grand œil » est partout ! Autrement dit, un Jésus pourra se crucifier tout seul, tout le monde s’en fout tant qu’il a les tunes pour se payer la croix et les clous. Les Gandhis ou les Mandelas sont encore les bienvenus, du moins s’ils se prêtent à notre showbiz de la bonne conscience dès leur sortie de prison ! La résilience aussi a un prix, quant aux réformateurs éventuels de ce petit paradis paradigmatique, ils ont intérêt à porter un casque !

Epluchez donc cette vidéo en sachant lire entre les lignes !

Notre maître yogi compare l’intelligence et la mémoire individuelle « INDIVIDUELLE ! »… Cette mémoire est une première limite qui doit être franchie avec la maîtrise de l’introspection ou de la psychologie, pour s’enfoncer plus loin dans la seconde : la mémoire du groupe identitaire. Cette étape franchie mène à la troisième : la mémoire collective de l’espèce en elle-même (l’Homo sapiens portant encore des caractères génétiques du Néandertalien avec lequel il s’est métissé). C’est ici que s’ouvre le chemin vers d’autres portes : la mémoire animale, la mémoire de la cellule (premiers êtres conscients dans capsides ou membranes diverses), la mémoire de l’être (information métabolique issue des interactions de l’inerte dans des conditions très précises… les premières cellules). Et enfin la porte qui se passe de mémoire : la logique pure et innocente, pas même métabolique puisque la nécessité de sa propre nature ne répond à aucun besoin, aucune volonté particulière pour être pourtant créatrice et destructrice, telle un chef d’orchestre parfait, impassible. Le besoin et la volonté se résument ici aux interactions autour du ratio entre des états et des natures différentes (action/réaction). La logique est mathématique et géométrique, elle est la causalité, elle est la complémentarité du vidé, du rempli et du communi(qu/c)ant, de la dualité, de l’unité, de la relativité… Elle est éternelle et temporelle à la fois : l’autonomie de la créature qui sera créée (temporalité), donc sa volonté, sa raison et ses sentiments propres, ne sont que des informations soumises au principe de l’immanence ! Une dimension de manifestations potentielles intégrables et intégrées par ce maître de symphonie qu’est la logique hors espace-temps. Les sentiments et la volonté propres ne s’expriment que dans le temporel, le principe d’immanence nous apprend donc que le chef d’orchestre impassible n’a pas forcément le cœur froid (pourquoi serait-il plus froid que chaud ?), que le désir métabolique est une impulsion logique évolutive issue du ratio… Voilà qui peut nous aider à intégrer sans complexe la notion suivante : la vie n’a pas d’autre sens que celui d’être vécue et de s’épanouir. Autrement dit, pas de but (dans le sens d’une volonté propre qui ne peut être que temporelle), ne veut pas dire insensée, ni sans conscience ! L’ambiance de la vie dont parle notre maître yogi, celle qui a tant de prégnance sur nous et motive nombre d’illusions, n’est qu’un sous-ensemble des innombrables interactions temporelles, une demeure individuelle et collective dont la qualité  dépend justement de notre com/préhension ou à défaut, du respect du et des principes de la vie.  A méditer !

Gravité : avant de se prendre au sérieux, les grosses têtes devraient prendre conscience des choses simples que l’on a oubliées, prendre conscience des causes primordiales qu’ils ont déniées tout en disséquant des conséquences cadavériques, avec une main froide guidée par l’incomplétude de notre empirisme.

Légèreté : inversement, avant de se prendre au sérieux, les amateurs de positivisme à la carte et de lâcher prise cosmique ne devraient quant à eux plus sous-estimer la complexité des mécanismes de souffrance que nous avons engendrés et répandus sur notre monde.

On dit souvent que Nietzsche aurait eu besoin d’antidépresseurs ! Je n’y mettrais pas ma main au feu de Zarathoustra, mais pourquoi  pas… En revanche il n’aurait assurément pas accepté le traitement de son plein gré ! Trop soucieux de conserver les idées claires pour dialoguer avec son meilleur allié, le souvenir spectral de Spinoza.

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