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Le blog de Persone

GHOST IN THE SHELL - Innocence (suite et fin)

13 Août 2021, 16:31pm

Publié par Persone

Méditation N°4

 

Immanence

Dans les différentes architectures qu'il revêt dans les langues véhiculaires, le langage humain relève de ce qu’il révèle : l’ensemble des lois arithmétiques, géométriques, musicales et sémantiques que nous apprenons à connaitre. Chiffres, symboles, signes, lettres et opérateurs (…) ont toutes et tous un socle commun que nous appelons la logique. Et tous, malgré leur pouvoir de réduction et de définition, nous font témoigner de la relativité des éléments et des ensembles observables, dont les interactions permanentes sont néanmoins soumises à des lois déterminées. Embrassées par l'effort d'abstraction, le domaine des mathématiques est le centre de gestion des données intelligibles, mère de la raison et des sciences, la mathématique a le pouvoir de valider ou de réfuter les vérités et les paradigmes affirmés par la gestion analogique des données sensibles/perceptibles. Gardons néanmoins à l'esprit que ce qui est mathématique est aussi sémantique : la valeur sémantique d'un chiffre par exemple corrobore avec ses propriétés arithmétiques, géométriques et musicologiques. On remarque que la valeur sémantique des premiers chiffres renvoie aux principes primordiaux et à leur caractère "ordinal/cardinal/figuré" le tout en un : 0 ensemble vide inatteignable, 1 unité ne pouvant se définir seule, 2 dualité/couple/polarité, 3 complément témoin du couple, premier nombre impair et premier permettant d'associer deux semblables et un différent, base de la relativité, repère trigonométrique, etc. Au delà de neuf, la valeur sémantique des nombres se dilue naturellement et n'est plus intelligible qu'à ceux qui maîtrisent les arts liés à l'arithmétique, à la géométrie et à la musique. D'un point de vue arithmétique, remarquons qu'à 9, l'ensemble des nombres entiers est représenté (les impairs, les premiers, les pairs et les impairs non premiers, ainsi que le seul nombre pair premier : 2), de même que les principales figures en 2 ou 3D (Le cube et son centre pour le nombre figuré 9). Au passage, nous venons de comprendre que le système décimal n'est pas qu'une simple convention d'écriture arbitraire, permettant d'écrire plus facilement les nombres infinis.

En conjuguant réductionnisme et sémantique l'Homme a découvert le langage et son pouvoir! Ce qui signifie que le langage préexiste à la conscience humaine et que son sanctuaire "technique" le plus abstrait lui est accessible, permettant à son intelligence de vérifier les informations dont ses sens jouissent en un courant continue (signal analogique). Tout cela permet de mieux comprendre pourquoi l'autorité religieuse considérait le langage comme le Saint-Esprit du divin susceptible de descendre en l'Homme et qu'il ne convient pas d'instrumentaliser à notre image et pour nos intérêts. Dans les textes, cette vaniteuse expérience se résume à une vérité qui demeure cachée et ne se révèle qu'à la fin des temps.

Par le domaine de l'intelligible, l'Homme se rend capable de mémoriser, d'écrire, d'analyser et de numériser des données, également de les regrouper en bases logiques avant de les retranscrire en divers langages.  Un art qui complète les relations analogiques (an/al/logique) sensibles que le "capteur/emetteur" humain entretient avec les informations continues qu'il reçoit de l’extérieur et de l'intérieur (le corps), une histoire d'anneaux et de rapport de forces rayonnantes. Analogie (an/al/logie) donc, et plus si affinité sensible et intelligible entre office (ce qui officie) et orifice (ce qui est pénétré, le milieu où vont et viennent les forces officielles), entre point et trait, entre face et profil, entre début et fin… IA = Intelligence de l’anneau artificiel (humour?). La logique fait que rien n’est pas concevable sans tout ou du moins "quelque chose"... La logique est aussi l’ordre dans le chaos des évènements et objets en interaction qui s’incarnent et deviennent... La logique fait l’œuf qui fait la poule qui fait l’œuf...  N'en déplaise à notre orgueil : non, nous n'avons rien inventé et oui, nous sommes ce que nous mangeons.

 

L’Homme pense à tort que la conscience commence chez l'animal et qu'il en est le meilleur représentant. Il se voit aussi comme l'élu corrompu d'un monde déterminé par des lois divines ou inversement, comme le fruit irresponsable d'une erreur hasardeuse ayant engendré un univers déterminé, mais absurde, dénué du moindre sens. Il se veut un inventeur exclusif des systèmes de communication, qu'il ne fait pourtant que découvrir peu à peu et fort maladroitement. Fort de son savoir, fier de ses puissants moyens et emporté par les obligations de résultat de son expérience, il ne conçoit plus de déconstruire ce qu'il a acquis avec tant de souffrance et d'efforts. Déconstruire est un art qui n'implique pourtant pas de détruire ce qui a été créé, ni de stopper le train en marche ou de le saboter, mais au contraire de remettre en solution l'Homme et la machine. La généalogie des langues véhiculaires et le décryptage de sa composition alchimique raconte entre autres histoires, celle du couple formé par Science et Croyance. Au Moyen-âge par exemple, les alchimistes chargés de décrypter les textes fondateurs les plus anciens et d'apporter leurs talents dans l'élaboration de nos langues véhiculaires étaient surveillés de prêt par l'autorité religieuse. Le pouvoir des signes, des chiffres, des lettres et du verbe était encore sous le contrôle de l'autorité religieuse... C'est à la Renaissance que les alchimistes ont connu leur parenthèse enchantée, ayant largement contribué à l'évolution des sciences et aux mises à jour des langues et langages. La véritable langue des oiseaux, relève d'un véritable rapport étymologique et de réelles correspondances sémantiques à valeur historique, c'est le travail des alchimistes qui ont inscrit nos connaissances et nos symboles dans la structure même de nos langues. A notre époque l'image de l'alchimie est galvaudée par le prosélytisme et l’ésotérisme ambiants depuis les seventies. La foule y voit des charlatans, de vieux fous qui cherchent à faire de l'or avec du plomb, ou de braves gens exaltés qui pratiquent le langage des oiseaux. Mais le fait est que les véritables alchimistes sont gardiens d'un art hermétique, qu'ils ont leurs raisons propres de ne pas révéler au grand jour. Ce qui convient parfaitement aux intérêts des initiés les plus puissants, qui ne tiennent pas à ce que les "moldus" prennent conscience de la magie et du pouvoir qu'un maître du langage peut avoir sur la matière et les esprits.

L’Homme n'invente pas les mathématiques, la géométrie ou la chimie, tout comme sa propre lexicologie, il les découvre avec le temps. Dans son impertinence, il les instrumentalise et se garde les droits exclusifs de ces formules et formulations, qu’il impose à ses semblables.

Le langage révèle à L’Homme ce qu’il est, ce qui l’entoure et le constitue, mais la créature, la bête, demeure relativement libre de son arbitrage et de ses choix malgré la causalité qui lui fera payer le prix de ses actes. L'Homme est donc "libre" de persister dans l’instrumentalisation du langage à des fins d'exploitation de la nature et de ses prochains, bien que l’expérience de la causalité lui ait démontré le catastrophisme déterminé de ses modèles de civilisation. "Libre" de manipuler le langage et les foules qui n'en n'ont guère la maîtrise; foules auxquelles l'autorité impose de fabriquer des armes, des balles et des octets invasifs, pour unir et évangéliser le monde au nom de Dieu, pour le déréguler au nom de la Main invisible et pour l 'exploiter au nom du progrès qui comble nos vides.

J'insiste donc, une fois encore, sur le caractère salutaire de la déconstruction du langage, en tant que passerelle entre la physique et la métaphysique, entre la tradition primordiale "plurielle" et les dernières découvertes en mathématiques ou en astrophysique, entre la politique, les arts, le réductionnisme et la religion… Une passerelle susceptible d’annuler tous les quiproquos sémantiques et dialectiques qui sont le berceau de nos conflits identitaires et religieux ! Et donc de réparer le centre nerveux du titan économique global qui consume les dernières réserves de notre jardin terrestre et menace d’invoquer de nouveau la violence ultime.

Sur cette passerelle, passeurs et passants peuvent se passer de Dieu pour expliquer l’Homme, autant qu’ils peuvent se passer de l’Homme pour expliquer Dieu. Attention néanmoins, sur ce pont les pèlerins peuvent trépasser, la mort leur demandera leurs motivations. Néanmoins l'art de passer 3 fois pourrait aider l’Homme à se libérer du poids des illusions autant que des intérêts raisonnables. Ainsi, peut-être méritera-t-il une cape d'humilité qui lui permettra d'échapper à une mort absurde dont il devra assumer la responsabilité.

Mais n'est-il pas trop tard ? Peu importe! La dignité impose de sauver ce qui peut l'être. Qui peut savoir ce qu'offrira ce que l'on n'a jamais testé, qui sait ce que l'on voit, là où nous n'avons jamais regardé ? Une chose est sûre, décrypter l'origine et la mécanique du mensonge les annule tous. Quant au temps, il devrait peu compter si les élèves du monde comprennent par simple enseignement que leur compétition n'est qu'un paradigme arbitraire, une croyance qui n'avait aucune légitimité rationnelle. Pour le dire dans le vocabulaire de J. K. Rowling, une génération d'élèves moldus initiés à l'art de la magie devrait suffire à briser l'Hermétisme entretenu par délit d'initié et à révoquer quelques millénaires de sorcellerie pratiquée par les seules élites qui les gouvernent!

Ceci étant dit et redit, je souhaite que l’heure soit à cette rencontre salutaire entre le monde de la magie et le ministère des affaires ordinaires.

Je vous laisse découvrir le lien entre mes propos et la vidéo suivante, un petit bijou de vulgarisation, un acte précieux qui consiste à démystifier l'objet de pouvoir qui concentre toute notre laideur en un anneau d'or unique, un anneau pour nous gouverner tous, pour nous trouver, pour nous amener tous et dans les ténèbres nous lier. Merci Charles Robin!

Pourquoi philosopher? Parce que l'innocence, disons l'âge d'or, n'est qu'un premier tiers d'âge.  Et parce qu'il faut bien philosopher pour finir par se poser la question du nihilisme. Logique non ? Voilà qui donne un sens à la relative absurdité que l'homme moderne associe au jeu de la vie et de la mort. En y regardant à trois fois, cela résout aussi de vieux complexes : la maîtrise entraîne une servitude proportionnelle, soumise aux obligations de résultat de l'expérience. Maîtres et esclaves voguent donc dans une même galère titanesque en se rejetant la faute concernant le choix de la croisière mortelle. Dans le même raisonnement, notons que les hypertrophies du sensible et l'intelligible tendent à s'entredévorer. Le juste milieu n'est pas un but, mais un équilibre qui se mérite. J'aimerais conclure en osant une question que je me pose depuis l'enfance : Après la vie, nous nous définissons comme morts. Mais avant la naissance que sommes-nous ? Pas encore vivant ? Mort donc. Et bien cela, ce n'est pas rien. Pas la même mort qu'après ? Qui peut l'affirmer ? Mais laissons donc à la mort ce qui lui appartient et revenons à nos moutons : pour violer la vie à outrance en sachant la dette portée par nos enfants, en acceptant la mécanisation de nos existences et en banalisant toutes formes de souffrance alors qu'au fond elle nous dégoute, il faut s'être renié 3 fois ou avoir rencontré le diable. Le genre de bête à cornes susceptible de vous séduire avec la rentabilité de vos faiblesses. Seulement voilà, avant de vous avoir poussés à tout consumer pour assumer des intérêts particuliers si addictifs qui comptent plus que vos enfants, que la nature et que votre simple bonheur, ce pauvre diable qui a bon dos devait bien avoir un argument divin et tout-puissant. Peu de mots suffisent à l'exprimer: il n'y a rien après la mort, rien dans le néant qui résume l'absurdité de vos existences. Alors profitez du peu qu'il vous reste, vous n'êtes pas responsables puisque les conséquences de cet accident absurde qu'est la vie sont totalement déterminées. Le nihilisme n'aura pas échappé au sens des affaires du diable, du moins pas plus que le déterminisme impénétrable et le paradis promis par les actionnaire des leviers de la croyance.  

Arithmantiquement vôtre… Et autre sommation dans l’air(E) du temps.  

Encore un grand merci au précepteur pour son travail!

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