Dessine moi un mouton…
J’ai dans ma cave une vieille bouteille de rêve et de raison,
une des rares dont le délectable mélange ne tourne pas au vinaigre !
Je lève mon verre à tous les enfants du monde, aux pirates et aux rêves de Peter Pan !
Des enfants qui galopent, libres et sauvages,
dans un piège de cristal fait à notre image.
Des moutards dont la rapidité nous fait peur,
face aux barbelés qu’ont bâti nos frayeurs.
Des petits hommes que l’on récompense comme des chiens
en alimentant l’industrie des cadeaux malsains.
Des polichinelles, forts comme des éponges,
que l’on assèche comme le calcaire qui nous ronge.
Des pisseux qui franchissent les barrières
des balais qu’on nous a flanqués dans le derrière.
Des girouettes dont les mouvements nous dépassent,
nous, qui aplatissons le temps et l’espace.
L’innocence des enfants ? Menacée ! La beauté des femmes ? Masquée ou salie ! La nourriture du sein maternelle ? … !
Et la folie des valseuses ? Elle suit obstinément son bonhomme de chemin !
Et pourtant…
Lorsque l’homme et la femme ne font plus qu’un, l’univers trouve son chemin du palais des glaces éternelles jusqu’à celui du brasier le plus ardent, il s’incarne alors dans un enfant et lui offre la terre, une de ses plus jolies créations.
Dans les ténèbres du vide, maculées de poussière d’argent, une étoile brille sur l’heure de notre rencontre…
Malheureusement, fasciné par le pouvoir ou avili par l’exploitation, l’Homme compte le temps et l’argent, il multiplie indécemment, il divise à son avantage, avec ou sans dénominateur commun, il devient une scie, un marteau, un scalpel, une calculatrice… il n’est plus qu’un produit productif spécialisé dans la fabrication, la vente ou dans l’achat.
Pauvres Peter…
Les adultes ont oublié ce qu’ils sont pour apprendre à compter, à se diviser dans tous les sens du terme et à recouvrir la nature sous les décombres de leurs certitudes…
L’adulte croit que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !
Un propriétaire du monde doit être un de ces hommes qui repeignent le monde en gris, un de ces types qui sort de son chapeau un nouveau mirage qui envoûtent les autres, un gars 6.0 doté d’une pure programmation et d’un soft attractif, qui spécule sur les bénéfices et les pertes que le système accumule, en vendant des rêves de pacotille aux uns et des armes aux autres…
Dans les ténèbres du vide, maculées de poussière d’argent, une étoile brille sur l’heure de notre rencontre…
Malheureusement l’adulte mâle s’échine à posséder la beauté qu’il ne sait pas sublimer, et l’adulte femme se procure dans ce qu’on lui laisse, de vagues reflets d’un épanouissement dont nous avons tous perdu le parfum. Sans son vagin, ma mère serait un homme comme les autres, sans ses couilles, mon père serait une femme comme les autres… La société appelle cela des Hommes, cette société idéale qui permet d’ensevelir les déchets radioactifs de la guerre des sexes sous des tonnes de compensations. Et tout redeviendra poussière…
Et nos bouts de choux dans tout ça ?... Ils nous accusent déjà et la nature bouillonne dans leurs veines, prête à rétablir l’équilibre que nous avons rompu… des petits diables…des enfants hyperactifs… des enfants indigo selon le vocable New Age… des enfants perdus, qui attendent le retour de Peter Pan ! Un Peter qui n’a rien du chef ou du prophète fantasmé par les adultes.
Et vous, quel avenir leur réservez-vous encore à ces petits agités … les médicaments (avec ou sans psychanalyse)… les centres spécialisés… la télé et les sucreries... ?
En regardant l’état des couleurs, de la beauté, de la dignité humaine (…) ou simplement en allumant la télé, on peut comprendre qu’hyperactifs ou non, les enfants et les adolescents, soient de plus en plus incontrôlables !!!
Hommes, il serait temps d’admettre que notre bon vieux système patriarcal devient sénile et dangereux, comprenons enfin que nos femmes et nos enfants ne pourront se libérer vraiment que lorsque nous serons libérés de nous-mêmes... et des despotes qui nous font lécher leurs bottes.
Depuis 5000 ans d’Histoire autour des terres méditerranéennes, nous avons changé deux fois le système de pensée reliant le collectif à l’individu (Chute de l'empire et révolution du monothéisme, puis révolution industrielle, scientifique et laïque avec retour sanglant de la république), dans les deux cas, le collectif est planifié comme une fourmilière bâtisseuse dont les constructions, l’art et les objets reflètent la vanité et la frustration. Quel exemple choisir pour la mondialisation ? Mais ne voyons pas tout à travers le prisme du pessimisme –Diront certains… Il ne s’agit là que d’une fatalité naturelle de l'évolution « grandeur et décadence avec dommages collatéraux imprévisibles » assumons et surfons donc sur la vague de la sérendipité ! Et si cette fatalité naturelle et apparemment perpétuelle à laquelle nous nous soumettons n’était au fond qu’un stade encore primitif de notre évolution, dans lequel nous nous complaisons ? J’insiste encore sur le fait que nos fourmilières sont dirigées par des élites essentiellement masculines (même lorsqu'il s'agit de femmes), élites emportées par leurs idéologies et avide de pouvoir, bien que prisonnière de leur passé et de leurs mensonges.
La monarchie, l’oligarchie, la démocratie ??? Dans la grande cité des arts des sciences et des industries, le divan du rendez-vous avec soi-même s’impose à chacun ! A nous de découvrir que le loup est dans la bergerie et que le problème n’est pas l’outil, mais la façon dont les hommes et les femmes l’utilise.
L'Orient et l’Occident auraient pu s’épouser, tout comme l’Europe et l’Asie ou les Cow-boys et les Indiens (…), Dieu, Allah et l’esprit de Bouddha auraient pu s’entendre… mais au lieu de tout cela, et bien en dessous de nos intimes convictions religieuses ou animales, nous sommes restés des moutons formatés qui se transforment en loups ou en renards à chacune des crises provoquées par les bergers qui nous manipulent.
Le devoir de sacrifice de l’individu pour sa communauté n’est valable que si cette communauté respecte l’individu, l’environnement et les équilibres qui leur permettent de s’épanouir. Pour nos enfants, redonnons aux adultes que nous sommes, donc à l’individu, la volonté de se sauver lui-même afin de revoir plus décemment les règles du collectif !!!
J’ai dans ma cave une vieille bouteille de rêve et de raison, une des rares dont le délectable mélange ne tourne pas au vinaigre ! Je lève mon verre à tous les enfants du monde !