Accords et désaccords nucléaires
Mon frère ne doit pas supporter l’image que je lui renvoie ! Mais pourquoi le dire ?
Mon meilleur ami se passionne étrangement pour les enfants ! Moi, ma femme est sexuellement dépressive ! Moi, mon fils se comporte comme un homo ! Moi, ma fille est une chaudasse… Mieux vaut éviter le sujet !
On vit plus vieux, mais depuis la désillusion des congés payés, on se fait chier à mourir ! Je dis ça mais je ne dis rien !
La découverte du monde microbien et de l’hygiène sous toutes ses formes sont les facteurs les plus déterminants de l’élévation de notre longévité, ce qui ne justifie en aucun cas l’évolution du progrès tel que nous le connaissons ! Autrement dit, les découvertes liées à l’augmentation de notre durée de vie ne légitiment en aucun cas notre mode de vie, sachant d’autant plus que notre confort social mal acquis et notre matérialisme sont synonymes d’anthropocène ! Mais après tout, pourquoi torturer d’indolentes méninges déjà si contrariées !
Le monde va mal, il semble que nous soyons responsables de... Responsables ? Bon stop, là il est impératif que chacun ferme sa gueule !
Ne vous fendez pas - dit l’enfant - moi mon père et ma mère ont fait de moi le soldat de leur guerre des roses, le jouet de leur échiquier, entre pion et arbitre. Et après je suis devenu vous !
Mais pour qui se prend t-il celui-là ? Ce p’tit con pisse encore du lait, il n’est pas même déterminé !
Dans cette courte histoire de chuchotement, que l’on entend dans les couloirs du temps, à l’orée de notre physique et allégorique caverne, cherchons la nature et la position de l’enfant.
Mieux vaut éviter de parler des choses qui fâchent dit-on sans avoir conscience que c’est ce que nous faisons depuis des millénaires d’enfance et d’adolescence humaines mal léchées ! Il va donc s’en dire que je n’évoque pas les iniquités sociales et géostratégiques puisque tout le monde en parle !
J’évoque plutôt notre intimité comme facteur refoulé et pourtant responsable de la comédie humaine et du gaspillage morbide révélés par la mécanique de la souffrance.
L’intimité n’est un tabou que pour ceux qui craignent de se connaître et de se reconnaître dans le monde qui les entoure et les constitue.
Mais le charitable hôpital de l’intimité est un domaine que l’Homme déterminé évite au maximum ! Lui qui a tant à se reprocher concernant l’intime et le cœur de la rose, lui qui bâtit des empires pour combler les vides laissés par la guerre du même nom… Celui de la rose. Lui qui invoque le déterminisme des dieux, le droit d’inquisition d’un Dieu Tout puissant ou la sainte causalité pour que le fatalisme lui serve d’excuse ! Lui qui apprécie le divan d’un psy libéral ou même conventionné ou encore quelques pilules et régimes adaptés pour améliorer son existence dépressive, cancéreuse, et mécanique. Nous ne sommes pas responsables mes enfants, mais ne lâchons pas notre empirisme pour cause de terreur, c’est une affaire qui roule ! La révolution est permanente et la main invisible régule nos intérêts temporels comme PERSONNE ! Les Lumières, le progrès matériel et globalement le fruit de notre raison nous offriront très probablement un avenir meilleur… Think positive !
Histoire intime de la causalité et du libre arbitre :
La causalité qui sert d’excuse à notre déterminisme consumériste est un principe très clair, or elle est intimement liée à la notion de conditionnement et c’est ici que les choses se compliquent y compris lorsque l’on raisonne avec la forme la plus simple de cette notion de « condition » ! Le conditionnement apparait raisonnablement comme métabolique : logique et mémoire du couple action/réaction. Notons que face à la notion d’éternité, celle de logique (dualité par exemple) persiste, mais celle de mémoire s’efface par inutilité : mémoire de quoi, de quelle origine, lorsqu’il n’y a ni début ni fin ? Néanmoins, il serait très réducteur d’imaginer que l’éternité, qui demeure indéterminable, ne possède pas une forme de mémoire ! Disons que la mémoire telle que nous l’imaginons, c’est-à-dire prisonnière de notre condition physique, de nos individualités ou au mieux de nos écritures, n’a plus de sens hors de l’espace-temps. Le trou noir ! L’animal ne se pose aucunement la question, mais l’être humain sécurisé par son orgueil, ses sens, sa raison, ses 4 volontés et ses facultés peine à admettre ce qu’il ne peut comprendre et refuse encore d’admettre qu’une information peut exister par différence de potentiel et par quanta d’énergie, sans corps, sans véhicule ! Obsédé par le voyage que nous sommes ! Des fous du volant, cela va s’en dire, pourtant possédés par la crainte de perdre ce qu’ils ont possédé et vécu ! Et si l’instant présent et l’éternité était deux infinis inatteignables mais indissociables, réunis en un seul et même 0 ? Notre mémoire existe, mais l’éternel où tout n’est qu’un peut bien s’en passer ! L’Homme peut se passer de Dieu pour prouver qu’il existe dit-on, dans ce cas pourquoi Dieu ou un principe créateur auraient-ils besoin de nous ? Nés de la dernière pluie, pour appréhender son existence ? Pour revenir au temporel et plus particulièrement au vivant, nous avons donc une structure métabolique, une information « virale » qui a trouvé hôte et qui évolue. Nous pouvons parler ici d’appétit (besoin et transformation d’énergie) et de ce qui se greffe autour d’un intestin intelligent : un centre nerveux, de la chair sensible, de quoi respirer, filtrer, digérer, liquéfier, transporter, redistribuer… Et l’œil allant souvent par deux !
Concernant la conscience de l’être qualifié d’évolué : les cinq sens reconnus, le microprocesseur, la mémoire et autres composants cérébraux, les sentiments et enfin, cette pulsion qui agit du premier au dernier souffle : le désir de vivre et la reconnaissance de ce corps réfléchissant (dans les deux sens du terme), témoins du milieu indéterminable qui l’entoure et le constitue. Autrement dit, un corps physique est le lien conscience/matière, une image mathématique de cette conscience qui se passe de corps et donc de temporalité correspond à notre rêverie de la matrice ! Nous pouvons imaginer un potentiel de possibilités logiques « information » qui attend un niveau d’énergie et des conditions requises pour que quelque chose s’incarne… Quelques pistes scientifiques parlent de mémoire et d’ondes gravitationnelles concernant la possibilité d’enchaînements consécutifs d’univers en expansion (après Big-Bang) et contraction (après Big-freeze) et le champ de Higgs propose également une ouverture sur la question concernant la période d’équilibre (énergie 0 inatteignable) entre la mort d’un univers (fin du Big-freeze) et la contraction qui recréera les conditions d’un Big-Bang. Une hypothèse intéressante consiste à imaginer que le passé (métaphysique) se contracte tandis que l’univers « matériel » que l’on observe dans notre voyage « temporel » vers le futur est en expansion ! Lorsque toute l’énergie du système a été transformée, c’est l’inverse qui se passe !
Le conditionnement serait une affaire de reconnaissance et de réaction d’un état par rapport à un autre ? L’immanence, la dualité non conflictuelle ! Mais le conditionnement et le métabolisme nous ramènent au déterminisme… Oui, mais pas absolu ! Tout est déterminé? Pourquoi TOUT ? Qu’est-ce que TOUT ? Peut-on le définir, le déterminer ? Dans une pièce de théâtre, vous êtes limité par les capacités des acteurs et tout le matériel dont vous disposez pour la mise en scène, tout cela est déterminable et les capacités des acteurs relativement déterminées, mais tous les scénarios sont en revanche possibles !
Observons de près et de loin notre métabolique expérience : les mêmes particules dedans et dehors, un intestin animé par la pulsion de vie et doté d’une raison et de sentiments. L’impulsion de vie se confond facilement avec l’humeur, la volonté, le désir, la conviction, la foi. Elle est un même principe, mais vécu de façon bien différente par chacun. Les sentiments, si l’on considère les 5 piliers que sont l’amour de l’autre et l’amour de soi (première étape) puis l’amour de la vie (expérience), l’amour des autres (reconnaissance de la diversité, de la grande famille, de la fraternité, de la sociabilité) et enfin l’amour propre (le ministre faible), forment un complexe extrêmement subtil et sensible sur lequel il demeure impossible de spéculer sans marge d’erreur ! Un complexe que l’on peut tenter de corrompre ou de conditionner, mais au risque de voir tout l’édifice humain s’écrouler un jour ! Quant à la raison, elle progresse et admet aujourd’hui les phénomènes classiques observables ou quantifiables, la relativité et la mécanique quantique ! Or depuis ces progrès, elle reconnait aussi l’immanence mystérieuse des choses de l’existence et la nécessité de son incomplétude ! Tout reste donc prévisible jusqu’à une certaine précision, rien n’empêche les constantes, les lois universelles et la causalité de s’exprimer, mais comment affirmer encore que TOUT est déterminé, du moins sans persévérer dans la folie des grandeurs avec deux poids et deux mesures à la hauteur de nos petits intérêts ?
Nos choix ne sont prévisibles qu’en deçà d’une certaine limite de précision, au-delà ils demeurent indéterminables, sans quoi nous n’aurions pas même la moindre responsabilité de nos actes. C’est ce que l’on peut appeler l’embrayage de ce véhicule et pilote qu’est la double nature de la conscience. Autrement dit, un état de roue libre permettant à l’avoir immanent de ne plus être en prise et à l’être immanent de ne plus avoir de prise.
Le libre arbitre, tant décrié depuis des millénaires de déterminisme religieux ou matérialiste !
L’être et l’avoir répondent ici au principe d’immanence, l’être est la nature indéterminable de la conscience, relativement transcendante, mais aucunement toute puissante et l’avoir est sa nature temporelle, dotée d’un corps métabolique réfléchissant, sensible, susceptible, subtil et relativement déterminé. La lumière nous aveugle, nos flammes nous consument et les ténèbres, ainsi que la mort et l’éternel nous effraient… Ils sont probablement plus désarmés que l’on ne l’imagine. Associer la toute-puissance à un principe créateur (dont la création sera nécessairement soumise à des lois logiques) est aussi erratique et paradoxal que de nier le libre arbitre relatif et l’influence d’une création vivante sur le milieu qui l’entoure et le constitue. Création/créature dont l’existence manifeste peut établir un ratio logique (raison) entre les lois et les constantes déterminées qu’il subit, le principe d’incertitude qui caractérise sa capacité de résolution limitée face à l’infini et les sentiments déterminés et indéterminables qui l’animent).
Erratique à moins, dans un ultime effort de cohérence, de nier toute forme de conscience universellement ou humainement parlant ! A moins de croire en un hasard suivi d’un déterminisme et d’une finalité absolus, laissant à l’observateur l’illusion des sentiments et de la conscience... Ni pour le tromper, ni pour l’aider à supporter le poids d’une existence vaine, puisque la conscience n’existe pas. Une précision infinie, la singularité plurielle de la vie, de la beauté à en mourir et des horreurs dont les décombres rappellent la vie (…), mais au final, beaucoup de bruit pour rien ! Un simple hasard, un non-lieu ! Circulez, il n’y a rien à voir, reprenez vos activités, l’argent ne dort jamais ! Dans cette optique, les mathématiques eux-mêmes ne seraient qu’une invention erratique de l’Homme puisque tout serait rationnel, naturel et relatif, entier et décimal (l’infini est ici un paradoxe), premier et divisible et enfin complexe ! Pas d’irrationnel, pas d’imaginaire malgré que toutes ces propriétés composant les chiffres et les nombres soient indissociables et déterminées par la suite logique du principe mathématique ! Toute la suite logique s’effondre donc ici et avec elle le rationnel, le naturel et le relatif, l’entier et le décimal… Mais si nous ne savons plus rien, alors comment nier un autre point de vue ? Comment avoir le moindre avis sur quoi que ce soit ? C’est ici que la pertinence ultime du déterminisme absolu s’effondre.
Bien malheureusement, dans un monde où l’absence de libre arbitre et donc de responsabilité est devenue un paradigme empirique, chacun essaie d’y croire !
Occulter notre intimité et nos complexes nucléaires en vouant un culte et en allouant une personnalité morale à notre empirisme, c’est nier les souffrances réciproques qu’endurent l’ensemble et les sous-ensembles ! Un pour tous et tous pour un, emportés par défaut, dans la mécanique du déni, de la souffrance et de la destruction.
La peste soit sur vos deux maisons lance l’éternel enfant Mercutio…
Alors… C’est la poule qui fait l’œuf ou (…) l’enfant qui fait l’adulte ? Et dans quel sens emploie-t-on le verbe faire ?
Cette énigme est un clin d’œil alchimique à l’immanence ! Est-ce l’état adulte qui engendre l’enfant et participe à l’éducation de l’enfance ou l’état d’enfance qui fait l’adulte que nous serons et influe sur les adultes qui nous entourent ? Les deux ! L’état d’incarnation ou la naissance précède-t-il l’état de non vie ou l’inverse ? Les deux encore !
Le grand contient-il le petit ou l’inverse ?…
Bon voyage !
Epilogue :
Dans un monde gouverné par le déterminisme et l’empirisme dans sa forme la plus hypocrite, l’ontologie et la vulgaire pratique ont un dangereux train-train d’avance sur l’épistémologie et la déconstruction de nos empires, comprenant ceux de nos sens et de nos langages.
Bien qu’il nous en coûte de l’admettre, le déterminisme contemporain est le fruit d’un empirisme politico-religieux qui a légué son bâton à une main invisible gouvernant le marché ! Dans un univers où il est dorénavant admis que la vie n’a pas d’autre sens que celui du hasard et de la finalité… Ah les farceurs que nous sommes !
L’Homme se croit un empire dans l’empire, il est une bête perce/Eve/errante sur les chemins de la conquête, de la gloire et de l’échec… De tout son cœur maudit, il lance un appel au Léviathan ! Une invocation de l’esprit mécanique tout puissant de l’état industriel !
Un monde impitoyable dans lequel l’innocence souffre du complexe de Cassandre.