Guerre des sexes et menace nucléaire
Peinture de Niki de Saint Phalle, Agapes et catharsis, guerre du feu...
I – INTRODUCTION : thèses, antithèses et confusion générale…
« Le féminisme inquiète », s’étonnent les dignes héritiers des seventies et de la douche de bien-pensance des eighties ! A 50 ans à peine, certains ressentent tout le poids que leur propre génération a fait peser sur les épaules de la vieillesse. Dans les années 90 et plus, il fallait attendre d’être grabataire pour ne plus se reconnaître dans le monde qu’on avait pourtant contribué à créer, maintenant les choses vont vite, beaucoup plus vite ! Notons aussi que toute révolution entraîne son lot d’excès et met en jeu un empirisme de type « avalanche contrôlée par défaut », si les problèmes de fond ont été contournés par la dite révolution. C’est un simple phénomène d’accélération de l’entropie d’un système, c’est aussi un choix de gouvernance et d’accord tacite avec le peuple, un choix qui porte un nom : le consumérisme.
Parenthèse : ce terme venant d’un anglicisme, nous nous sommes arrêtés à une signification simple définissant l’action du consommateur (consumer). A ses débuts le mot n’évoquait pas de notions négatives. Même aujourd’hui, alors qu’il est implicitement lié à l’anthropocène, les définitions et l’étymologie retenues pour le désigner ne mentionnent toujours pas sa véritable origine sémantique : le fait de consumer, de transformer en dépensant beaucoup d’énergie ! L’origine latine « consumere » désignait le fait de TOUT manger, tout absorber, de détruire complètement, d’user, de miner, d’anéantir… Autant dire que depuis le Commonwealth, les anglais ont perdu leur latin ! Bien avant la commercialisation du monde et le nivellement des peuples par le bas, ces derniers exerçaient leur humour british sur la double signification du terme. Les français ont quant à eux choisi de marquer une différence entre consumer et consommer, « consommer » faisant référence à prendre une somme ensemble. Autrement dit, partager. En somme, nous avons tous perdu notre latin !
En quoi consiste donc « une avalanche contrôlée par défaut » ? Demanderont les plus sceptiques ! Il y a de nombreux exemples en matière de physique ou de mécanique, tout comme en matière de politique ou de métaphysique. Comme nous venons de l’évoquer, cela peut consister à placer nos problèmes particuliers au centre de nos préoccupations et de les solutionner, sans en avoir identifié la source. Par exemple, en plaçant la féminité au centre pour résoudre le problème de la femme, on obtient le féminisme, tout comme en plaçant l’Homme au centre pour résoudre le complexe de l’humanité, on obtient l’humanisme. La guerre des « ismes », ce fléau qui a toujours poussé les opportunistes au profit et les gouvernances vers la démagogie ! Quelques exemples : humanisme contre hiérarchisme, féminisme contre machisme, conservatisme contre progressisme, collectivisme contre libéralisme, etc… Il s’agit ici de mesurer toute l’énergie qu’il faudra fournir et transformer pour satisfaire l’obligation de résultat dont dépend l’accord tacite de paix dans la cité : des compensations matérielles, des béquilles psychiques ou médicamenteuses et surtout du travail pour occuper le troupeau en conflit, des lois et des armes pour que chacun reste à sa place, et une croissance dont chacun dépendra au-delà des maux qui le ronge… La maison mère de la croissance qui nous allaite tous, un complexe too big to fail ! On en revient à notre résultat final : consumérisme et anthropocène.
« Mais bordel, qui pourrait bien s’inquiéter du féminisme en dehors de cette foutue causalité sur laquelle le commun des mortels n’a ni le temps, ni l’envie de méditer ? » Vont s’écrier les irréductibles !
Des bébés gavés de produits de synthèse et en manque du sein maternel par exemple, ou des enfants déjà privés de la présence quotidienne d’un père, qui aujourd’hui doivent se passer des deux parents pour être « animés » par des professionnels jusqu’au manger et dodo. Ces derniers ayant des parents très occupés le week-end et très préoccupés en vacances, ont aussi de « magiques » petits et grands écrans pour les éduquer… Pour premiers exemples. Citons aussi les dégâts du militantisme acharné ou des dérives du MLF, citons la transformation de la femme en Homme pas comme les autres, citons les homosexuels contrariés qui après avoir été victimes de pères abusifs ou attoucheurs depuis Mathusalem, se retrouvent face à des mères castratrices depuis l’Antiquité… En version 3.0 depuis ce début de Janvier, en route pour le troisième millénaire ! Mais remarquons encore de nombreuses femmes qui s’inquiètent des dérives du féminisme et de son instrumentalisation : celles qui conçoivent que les mâles les plus prédateurs se satisfont parfaitement de la pilule, de la fête du slip organisée et de la nouvelle prédation sexuelle des femmes devenues des Hommes pas comme les autres ! Pourquoi ? Pour tirer leurs coups sans lendemain avec l’accord de tous ! Encore un accord tacite. Pornographie et hygiène organisée, rien de nouveau sous le soleil… CQFD.
Note à l’attention de tous ceux qui seraient tentés de me faire dire ce que je ne dis pas : il ne s’agit pas ici de remettre en question la légitime motivation des femmes à sortir du carcan de la domination paradigmatique du mâle, ni le principe de l’école publique ! Juste leur instrumentalisation, lentement, surement, sous nos yeux passifs.
II - DEVELOPPEMENT :
Livrons-nous maintenant à une petite réflexion concernant ce mâle dominant et par extension cet Homme dominant, la dénomination en H majuscule incluant les femmes dont celles qui sont des Hommes pas comme les autres :
Il existe un argument de taille pour les satisfaire, un argument qui arrange aussi tous les « braves gars » suffisamment mal dans leur peau et frustrés par le déferlement de la vengeance au « sur-féminin ». Il est vieux comme la civilisation cet argument, mais il est remis au goût du jour par une école qui se dit rationaliste et le décline ainsi :
C’est une force déterminée et la raison qui lui résiste qui dès l’origine ont poussé les femmes à accepter la domination du mâle alpha. Cette raison est simple : avec un mâle non dominant, la femme a moins de chances de se protéger elle-même ainsi que sa progéniture. Pire encore, rejetée pour sa rébellion face au paradigme collectif de domination, elle risque de mettre un mâle faible en danger et de se retrouver seule pour assumer sa grossesse et sa survie dans un monde encore hostile, ce qui est impossible. Par extension, ceci justifie aussi le jeu de pouvoir des reines et le pouvoir de la rombière qui impose à son petit homme de mettre de la paille dans le nid en se plaçant correctement dans le grand jeu de la domination. Toujours dans le même raisonnement, maintenant que le système permet l’IVG, la pilule, le divorce et verse des allocations familiales, la survie de la femme n’est plus menacée en cas de contradiction avec la domination masculine ! Elle dévoile donc son instinct refoulé en devenant ouvertement cette trompeuse et libre coucheuse qui participe à la grande castration masculine. Autant dire, les hommes sont des porcs, nous le savions, mais nous venons de prouver que les femmes sont des salopes. Tutti va bene dans le meilleur des mondes, tentons de nous pardonner ou de compenser…
On en revient au consumérisme 3.0 !
Bon je sais l'Homme moderne, l'Homme amélioré aime le court et le facile... Je vais en décevoir plus d'un, mais quand-même... Comment ne pas tenter de démêler tout ce foutoir sémantique ?
Je propose que nous analysions cette proposition dite rationnelle qui n’a toujours fait qu’entretenir la guerre des sexes, tout en contenant ses déchets radioactifs dans des caissons dont on ne peut qu’espérer la longévité… Et je ne parle pas des facteurs indéterminables qui à chaque instant risquent de favoriser une explosion !
Analyse de la proposition :
Trop ambitieux de découdre et résoudre pareil sujet en un simple paragraphe qui se contente d'une analyse froide, logique, mais surtout très incomplète et anthropocentrique (tournée sur le comportement du sapiens). Allons plus loin : en matière de décision (féminine ou masculine) l’intérêt compte, certes, qu'il soit vénal ou vital! Il relève de la raison, des sentiments et de la volonté propre à chacun. Or, même dans le cas d'un motif de survie, ces derniers sont tous aveugles lorsque dissociés et sont surtout très "conditionnables" par les paradigmes collectifs. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut faire des généralités en les attribuant de façon absolue à un genre humain ou une population donnée ! A ce jeu, la science a prouvé que même les animaux peuvent surprendre et essentiellement lorsqu'ils sont éloignés de leur aire de répartition d'origine. Même dans le royaume des insectes, pour lesquels la parade du dominant est une règle, la femelle s’octroie souvent le droit de dégager le mâle, fusse-t-il le champion des champions! Et on peut la retrouver quelques temps après en train de copuler avec un autre quidam sans prétention qui passait sur son chemin! Instant, instinct, conditions atmosphériques et autres coïncidences dans le chaos! Bref, pas possible de faire des généralités absolues!
Ce qu'on a souvent avancé comme preuve se résume de nombreuses fois à d'incomplètes affirmations! Complexe de l’Homme vis-à-vis de son incomplétude, de son incertitude et de l’entropie du système qu’il entretien avec « perce Eve errance ».
L'accord entre raison, sentiments et volonté (ou foi) est une roue libre indéterminable ! Un phénomène dont les enfants sont les meilleurs exemples avant corruption par le collectif et éducation parentale! Éducation parentale qui se résume souvent par l'empirisme civilisationnel de la guerre des roses. Causalité! Conséquences consuméristes : les porcs conquérants, très compétitifs, sont obligés de mettre de la paille dans les nids de leur(s) femme(s) et de leurs enfants qui souffrent ou dans le meilleur des cas qui s'emmerdent! A force de s’étendre et de LA/BOURRER aussi la nature, arrive le moment où il faut se fournir de la paille chez le voisin. Empirisme donc... Prégnance absolue de l'expérience civilisée! Et naissance d’un mythe très opportun, très hypocrite : le choc obligatoire et naturel des civilisations. Entre autres, ce sont les dominants mâles et femelles qui définissent les règles et les protocoles de l’expérience... Et qui écrivent l'Histoire! Pourtant, n’en déplaise à l’esprit commun du mâle alpha, dominant ne veut pas dire cœur intelligent dans corps solide, et surtout dominant ne veut pas dire légitime!
Mais revenons-en à la proposition et au déterminisme qu’elle impose (la femme est une calculatrice, l’homme un fornicateur consumériste et les deux font la paire) :
En entretenant ce genre de polémique, comme nous l’avons vu, on motive le pour et le contre (dualisme) ou on trouve un accord tacite pour planquer les déchets radioactifs et limiter les risques d’explosion. Autrement dit, on banalise finalement le fait "dit établi" et on augmente son emprise. Globalement, nous sous-estimons la notion de libre arbitre, ainsi que la subtile et indéterminable clé permettant l'accord entre raison, sentiments et volonté... (Je rappelle que le libre arbitre n’indique que la responsabilité de nos actes dans un monde déterminé où notre liberté est toute relative.) Globalement, nous perdons aussi la faculté de gouverner notre être en confiant cette tâche à un pilote automatique: l'institution des vainqueurs et ses paradigmes.
A bien y réfléchir, en entretenant une vision trop réductrice de la guerre des roses, on finit par perdre le nom de cette fleur. C'est con, non? On finit aussi par donner raison à cet opportuniste de Freud : l'humain est mauvais. Et on donne aussi raison aux chantres du hasard créateur, ces braves technocrates soi-disant rationalistes, qui affirment que l'Homme a le monopole de la conscience et que l'univers ou la vie ne sont qu'un accident, sans le moindre sens. En bref : l'univers a une fin programmée, notre durée de vie de créature est peau de couille, il n'y a rien après la mort et l'Homme est aussi voué à s'autodétruire... La vie n'a donc aucun sens que celui de vous avoir programmé pour crever, alors ACHETEZ, vendez, consommez! Profitez-en vite avant la fin, on fait des promos. Des black friday quoi.
III- CONCLUSION
Au final nous traitons ici un sujet aussi brûlant que glacial ! Nous tournons autour d'une boîte de pandore vieille de 30 000 ans***, scellée depuis la civilisation et hermétiquement fermée et gardée depuis plus de deux millénaires! Le cœur palpitant encore dans cette boîte appartient autant aux maudits capitaines (la part mauvaise d'Ulysse ou le Crochet qui est en Peter) qu'à Calypso. Ça paraît dingue non? Mais au fond, tout le monde le ressent. Dans le grand fond... au large de nos hécatombes.
*** Note : le film "la guerre du feu" est intéressant à revisiter! Il part sur un principe que les progrès en archéologie confirment de plus en plus : le pacifisme familial du néandertalien cueilleur chasseur comparé au génie social du Sapiens, chasseur avant tout, cueilleur, apprenti du feu, amateur de sucre (cuisson), et maître du vagin! Le film n'idéalise pas Néandertal, mais montre surtout la mutation qui s'opère en l'homme et la femme séparés du troupeau!
4: https://www.youtube.com/watch?v=LfmguyDRBwU
3: https://www.youtube.com/watch?v=Fgn8gZHJZzA
2: https://www.youtube.com/watch?v=2m-_FzubQx8