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Le blog de Persone

Cerbère...

17 Juillet 2020, 17:02pm

Publié par Persone

Cerbère...
Cerbère...

L’entropie d'un système est relative à la complexification de ce dernier, elle augmente proportionnellement à l’incertitude des observateurs ou acteurs de ce système… Les interactions entre individus, leur dégénérescence accidentelle, la maladie ou le vieillissement semblent des facteurs entropiques de régulation, propres à favoriser l'équilibre et la durabilité de l'ensemble. Cependant, nous observons que la dégénérescence organisée d'une population ou espèce augmente l'entropie du milieu dont elle dépend, voire du système global dans le cas de l'Anthropocène humaine. Dans ce cas l'équilibre tendra à se rétablir de différentes façons : la dégénérescence de l'espèce et l'entropie de son propre empire la conduiront vers une morbidité interne, et les autres populations, du moins celles capables de s'adapter à son règne, auront tendance à la détruire de l'extérieur. Alliés et menace(s) à la fois, les virus et les bactéries ne sont pas appréciés à leur juste valeur! Les virus comme les prions ont une activité exclusivement pathogène, nous les considérons comme des organismes semi-vivants. Les bactéries, siège de l'intelligence génétique, sont auto ou hétérotrophes, dotés de la faculté de dormance et capables de se déplacer dans des conditions extrêmes en dehors du vivant. Ces maîtres du langage, doués du pouvoir de conjugaison, officient individuellement ou non à la surface, à l'intérieur ou à l'extérieur des êtres que nous sommes. Pour tout corps au sens large (singularité), ces intelligences sont des hôtes ; autrement dit, celui qui est accueilli et celui qui accueille. Les virus et les bactéries sont de parfaits régulateurs et créateurs que nous avons mésestimés. Néanmoins, dans notre désastreuse expérience de Babel, nous commençons à ouvrir le chantier du monde ARN.

Note : sémantiquement, le règne caractérise l'affirmation de la différenciation et le partage d'un domaine commun. Comme nous l'avons vu précédemment, par souci de logique dans la classification des phénomènes, la taxinomie a déplacé le taxon "règne" du premier au second rang de la classification, le premier étant dorénavant l'empire. Empire qui signifie domaine de l'expérience au sens large. "Empire" est ici considéré comme "domaine". Le domaine du vivant est le complémentaire de l'inerte et inclut trois sous- ensembles dont deux sont les cellules procaryotes et un, les cellules eucaryotes.  Quel serait le taxon 0? L'énergie! Energie par laquelle se manifeste lumière et ténèbres, énergie par laquelle s'exprime la complémentarité de ce qu'on appelle le vide et la matière.

Son expérience de l'humanisme et du matérialisme ayant placé l'Homme au centre, ce dernier pense que la "faim" justifie les moyens en négligeant le fait que les moyens justifient aussi la "faim".[1]

L'Anthropocène annonce la fin de ce paradigme prétentieux. L'actualité nous démontre que l'Homo poubellus persiste à s'isoler dans sa propre expérience, cherchant en la science une nouvelle justification de son extinction programmée. Homo poubellus est aussi Homo-falsus, il instrumentalise le langage à sa guise jusqu'à en perdre la substance, il ne travaille pas avec la nature, la vie, ni même avec sa propre engeance, mais contre elles. La souffrance semble le lot d'une humanité qui justifie ses effroyables choix par l'absence de choix! Autrement dit, par la Toute-puissance de Dieu ou par la raison dominante et son empirisme inéluctable. Ce paradoxe empreint d'hypocrisie pèsera sur notre conscience jusqu'à ce nous ayons rétabli le langage avec la nature, pris conscience de notre conditionnelle et relative liberté et assumé nos talents et nos faiblesses. Jusqu'à ce que nous nous soyons libérés de nous-mêmes et de l'entreprise nombriliste plurimillénaire qui fait du darwinisme et de l'eschatologie nos plus grands complexes.  La mécanique de la souffrance dure jusqu’à ce que quelque chose se révèle, à la fin de tout si nécessaire.

L’Homme n’est pas un empire dans l’empire d’un dieu tout puissant. Et puisque nous parlons d'empire, en tant que genre, l'humain est le huitième et avant dernier rang de taxon dans la classification de l'empire du vivant. Le champ d'application de l'immanence, tout comme la complémentarité du durable et de l’éternel ne se limitent pas à un univers de pantins prisonniers dans un purgatoire clos soumis à une gouvernance transcendantale, supérieure et indépendante. L'immanence implique que causes et conséquences ne sont pas séparables, tout comme l'activité d'un sujet demeure inséparable de ce sur quoi il agit. Ainsi, la cause engendre la conséquence et la conséquence influe sur la cause, fusse-t-elle rémanente. Cause et conséquence répondent de la dualité ; cette dernière, inséparable des notions de zéro et d'unité étant probablement la cause archaïque, la logique primordiale et éternelle de tout ce qui est possible ou impossible, de tout ce qui est probable ou improbable, de tout ce qui est ou n'est pas... Concernant ce qui est ou semble manifestement être, citons la lumière, les ténèbres et les couleurs qui caractérisent la matière ; citons le temps, l'espace et le présent qui les réunit. Cette notion trinitaire qu'est l'unité et la dualité du zéro engendre une suite logique, matricielle, pour laquelle les propriétés des chiffres et des nombres témoignent devant la raison. Une cause immuable donc, aux champs d'application infinis! Une cause qui est la conséquence de sa propre nature, et qui engendre une ou plusieurs conséquences, qui seront autant de causes. C'est la poule qui fait l'œuf qui fait la poule. Le tout, en un résultat présent, est le fruit d'interactions comportant des variables et des constantes, des interactions qui influent sur la façon dont les lois et les principes, déjà présents à la cause identifiable au point Alpha, rétabliront le déséquilibre "énergétique" entropique manifesté depuis ce point. L'univers ne se limite donc pas non plus à un système entièrement programmé dans lequel un seul scénario serait possible entre l'Alpha et l'Oméga. Les mathématiques, dignes représentants du principe d'immanence, nous démontrent la complémentarité du hasard (jeu des probabilités dans le chaos), des lois déterminées et des constantes universelles dans un univers imprévisible. La science du vivant nous indique quant à elle toute la subtilité de la détermination des choix de l'être, à travers l'évolution des métabolismes jusqu'à l'Homme. Entendons ici l'évolution de l'appétit, du désir, de la capacité d'analyse, des sentiments, de l'affirmation de la conscience propre, de l'expression de la foi, du questionnement existentiel et des langages utilisés. Logique, subtilité, désir... Et l'éternité pour que tout cela se manifeste ou non, encore et encore! Quitte à contrarier les nihilistes et les chantres de la théorie du hasard, l'univers n'est pas non plus un système accidentel, sans le moindre sens et dont le plus grand paradoxe serait l'Homme et ses vaines interrogations métaphysiques.

L’empirisme est parfois une maladie qui nous éloigne de la simplicité des causes de notre malheur.

Réparer commence donc par déconstruire… Déconstruire l’expérience et la machine. Mais comment ? Commencer par le langage ne serait pas superflu.

Exercice sémantique :

L’armée n’est qu’un corps exécutif. Un corps d’élite qui veille sur les intérêts d’un organisme corrompu dans lequel se consument mutuellement des cellules maîtres et esclaves.

Qu’est-ce qu’un organisme corrompu? Un orgueil humain souffrant de dissociation et de mauvaises associations, un individu au sens large, dont le reflet est l’orgueil des nations. Mais aussi des organes et des membres affectés par le même mal que ce législateur dont ils dépendent. Le centre décisionnel (cerveau ou corps d'état) se protégeant par nécessité, les organes secondaires seront les premiers à souffrir manifestement de la décadence et de sa mécanique… Ils sont les mains bonnes à tout, le cœur soumis à l'éteignoir, l’estomac dont l’appétit compense, le foie qui trinque ou encore ces malheureux pieds qui pourrissent dans le confort plastique avec lequel on imagine qu’ils supporteront mieux le poids de l’édifice et l’enfer de la route choisie. On remarque notamment des accidents fréquents dans les transports quotidiens que sont les artères et les veines (…). L’enfer de la route, sous toutes ses formes, de double nature et qui nous met dans tous nos ETATS ! L’enfer de la route…

Qu’est donc un corps militaire, si ce n’est un Cerbère? Garde-t-il les fruits de Dieu désarmé, ou marche-t-il pour  le Dieu des armées qu'ont choisi nos illustres ancêtres ? 

Les armes sont le cauchemar réel incarné par la raison, la croyance et les sentiments, tous déchirés, absolus, conflictuels, illusoires.

Que les progressistes et les patriotes attachés à l’armée se rassurent, déconstruire n’est pas nécessairement démanteler, dans le sens physique du terme. Dans un premier temps, cela consiste à avoir un regard épistémologique sur l’expérience. Une bonne ingénierie extérieure et intérieure consiste à épanouir et à synchroniser les jardins du dehors et du dedans, aussi bien que le monde à l’endroit et le monde à l’envers. Les voies de la magie et du réductionnisme sont totalement complémentaires et elles se rejoignent là où l’Homme, l’expérience et la machine ne font plus qu’un en zéro.

 

[1] L’emploi ici de la notion de "faim" me semblait justifié pour deux raisons : la première permet un trait d’ironie à l'égard notre voracité consumériste, et la seconde insiste sur le jeu sémantique unissant les notions d’appétence et de finalité de la vie liée à la transformation et à la consommation d’énergie. 

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