Méditation N°2 :
La déconstruction du langage constituerait-elle un ensemble cohérent de solutions locales à notre confusion globale?
En premier lieu, rappelons que la déconstruction du langage inclut celle des langues orales et écrites, celle de nos moyens d'expression, celle des systèmes et de leur architecture, celle de la pensée, celle du soi... La réparation de l'Homme par l'art de déconstruire s'inscrit dans l'accomplissement de sa personne physique et morale par des procédés "alchimiques" répondant au principe d'immanence. Le versant métaphysique indéterminable n'est nullement séparable du versant matériel déterminé et vice versa. Par cette expérience, les relations entre l'esprit et la matière sont mises en solution et ce que l'alchimiste observe dans les mouvements de la matière (perceptible/intelligible), tels les phénomènes d'oxydation et de réduction, n'est pas dissociable de ce qu'il rencontre dans son voyage à double sens entre l'Anabase et la Catabase.
La déconstruction et la réparation des architectures communicantes de l'être, de l'avoir, du devoir, du savoir, du croire et du pouvoir, fonctionnent comme un plan de sauvetage d'entreprise dont les architectes, les horlogers, les maçons et les ouvriers, ne sont que des apprentis-sorciers et des moldus contrôlés par leur propre expérience. Une tripotée de singes endimanchés armés jusqu'aux dents, ayant fait du verbe et du signe les instruments d'un pouvoir absolu des uns sur les autres, et une arme de destruction massive qui n’épargne personne.
Construire et déconstruire est donc une quête de l’Homme et les fruits les plus universels de cette quête s’expriment nécessairement à travers certains d’entre eux; alchimistes, guides, visionnaires, prophètes (...), dont l'invisibilité, la mauvaise réputation ou la notoriété mortelle augmentent en période de décadence globale. Que l’Histoire a-t-elle retenu des pionniers de l'architecture intuitive des premiers langages véhiculaires ? Que nous enseigne-t-on à propos des "petits secrets" mathématiques, géométriques et sémantiques enfin décryptés dans nos textes fondateurs ? Que l'école nous apprend-t-elle à propos des premiers arithmanciens qui ont découvert le sanctuaire commun de la mathématique et de la sémantique ? Que nous apprennent nos profs de langue et de littérature sur le contenu et le contenant des premières bases lexicologiques ? Que sait-on du pouvoir et de la "vieille magie", cachés dans les langues occidentales modernes les plus influentes, avec lesquelles leurs détenteurs ont orchestré la conquête et l'évangélisation du monde ? Rien, disons peau de chagrin, si ce n'est des tonnes de foin pour les amateurs d'ésotérisme à la carte.
Jadis, l’Homme construisait ses différentes architectures linguistiques et sociales en se référant à la tradition orale et à la sagesse intuitive de ses ancêtres. Notons que dans ce contexte, les langues plurielles peinaient à trouver un langage universel. La combinaison des 7 arts libéraux dans la construction des langages véhiculaires a réglé en partie cette question en accordant les nations (ions natifs en langage des oiseaux et "groupe humain de la même origine" concernant la définition étymologique) en matière de constantes arithmétiques, géométriques, astronomiques et musicologiques. Nous sommes ici à l’aube du Monothéisme et de l'expérience des premières bases numériques, alphabétiques et lexicologiques. Dans un second temps, la raison pure a réglé les conflits de bâtisseurs en prenant la gouverne d’un monde résolument matérialiste qui se passe de Dieu. Et dans un troisième Age, l'Homme se dispense aussi de la question existentielle, sans pour autant assumer le poids du nihilisme. En des termes alchimiques, l'Homme trépasse (passe trois fois).
Hasard ou coïncidence, cette mort initiatique et la renaissance qu'elle suggère, sont concomitantes au bilan de notre consumérisme, à l'explosion de la Guerre Mondiale, aux enjeux de l’Anthropocène et au changement d'ère qui s'annonce. Bien qu'il se développe timidement et soumis à l'oppression, l'art de la déconstruction et de la sommation est donc notre chance. Notre fortune et plus précisément l'annulation du facteur morbide de notre dette. Par la remise à leur place des intérêts, c'est-à-dire au service du principal. Notons que les nombreuses applications de cet art permettent de comprendre les concordances entre l’intuition de nos ancêtres et le langage universel (mais sans âme) de la science moderne.
Pour exprimer cela d’une énième façon, nous avons aujourd’hui les moyens :
- De comparer tous nos textes fondateurs,
- D'en extirper les valeurs symboliques, de révéler les glissements sémantiques qui alimentent encore les guerres de religion et les complexes identitaires qui leur sont liés,
- De décrypter les premières leçons de science que nous livrent les textes dans lesquels sont dissimulés les découvertes mathématiques de l'époque : le pouvoir des chiffres et des lettres, dont les mises à jour demeurent impénétrables au profane et constituent l'accomplissement de l'anneau de pouvoir économique, bureaucratique et technologique qui nous gouverne tous...
- Entre autres, nous avons donc les moyens de démystifier les complexes sémantiques qui sous-tendent toute l'ironie du pouvoir, son catastrophisme et son lot de catastrophes.
Au comble de l'ironie, l'autorité matérialiste a coupé tous les ponts qui la reliait à ses origines sémantiques et son pouvoir politique s'affaire à dissoudre un ensemble de traditions plurimillénaires dont elle réalise pourtant les prophéties. Plus de deux millénaires après les écrits alchimiques d'un Homère, notre décadence reflète tristement le déclin consumériste d'un Apollon et la malédiction de Cassandre : un modèle global de croissance et de compétitivité économique, qui se nourrit de tout ce qui entre en contradiction avec les notions d'éthique et de vérité et de tout ce qui les instrumentalise au profit des intérêts particuliers. Entendons-là la financiarisation de la lutte des classes, des conflits générationnels, des complexes et tensions identitaires, (...) ou du choc des civilisations. Ici bas, bien bas même, plus bas que terre, à chacun sa vérité.
Entre les années 70 et la veille du troisième millénaire, l’Église en a profité pour remettre Jesu(i)s Christ sur le devant de la scène. Néanmoins, "Jésus super star" ne pouvait être qu'un produit marketing qui s'inscrit dans la nouvelle guère de l'image. Pire, c'est aussi un catalyseur qui ravive le nerf des guerres de religion sans apporter le moindre éclaircissement quant au procès de dupes qui se déroule toujours entre l'Empire, les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans.
Un point de plus pour les actionnaires du confusionnisme et des tribulations à l'échelle planétaire !
Dans l’art de déconstruire le langage, la notoriété des messagers, l'autorité des maîtres à penser et le caractère sacré du Livre, n'affecte pas l'élève, qui est invité à extirper toute la valeur alchimique des messages en les contextualisant, ainsi que le vécu de leurs auteurs. En outre, lorsqu'il maîtrise la déconstruction des langues véhiculaires et qu'il compare les textes fondateurs de toutes les origines, l'apprenti alchimiste découvre les invisibles passerelles par lesquelles tous les signifiants divergeant, convergent vers un même signifié.
L'arithmancie qui sert de règle à cet art est un sortilège qui annule tout autre sortilège !
Imaginons ce que pourrait devenir l'enseignement si nous demandions à la science de révéler au lieu de produire, et de nous aider tous à sortir de la caverne, plutôt que de nous éclairer artificiellement dans le confort relatif des galeries que l'on y creuse. Elle enseignerait la philosophe, l'épistémologie et la déconstruction du langage dès le collège, ne serait-ce que pour déconnecter nos futures générations d'une technologie avec laquelle il s'apprêtent à détruire l'école et leur avenir.
Malgré la lobotomie de nos têtes connectées, malgré la réticence de nos intérêts particuliers, nos connaissances nous permettent donc de nous réapproprier la maîtrise du langage au sens large et celle de nos langues propres ! Et tout cela témoigne des pouvoirs d'une nature logique, innocente, désarmée et néanmoins impitoyable (détermination, causalité). Une nature dont le fruit fragile, la vie, se serait bien passée des lois arbitraires de l'apprenti sorcier humain, de nos héros, de nos martyrs ou de nos ingénieurs corrompus, pour préserver le lien universel et défendre ce qui a été violé.
Il fallait bien que jeunesse se fasse, encore faut-il que nous ne persistions pas dans nos confortables erreurs.
Méditation N°3 :
Un pont entre la physique et la métaphysique OK ! Une réconciliation entre le politique, le religieux, l’artiste et le scientifique OK ! Un secret qui n’a plus lieu de rester secret OK ! Une vaccination contre la démagogie et la connerie humaine qui devrait être pratiquée à l’école OK… Mais la déconstruction du langage, ça consiste en quoi techniquement ?
Si j’entrais dans les détails, on me reprocherait encore d’être trop compliqué, je tente donc un résumé nécessairement incomplet en vous conseillant de quêter par vous-même, c’est bien plus méritant et bien plus ludique. En premier lieu, les termes "déconstruction du langage" vous mèneront vers deux approches complémentaires : celle des neurosciences et celle de l’anthropologie face au spectre de Derrida ! Après avoir survolé ces approches relativement complexes, je conseille un petit documentaire sur l’origine des langues véhiculaires et la découverte progressive de l’écriture (Arte - L’odyssée de l’écriture - par exemple). Lorsque vous aurez compris le principe, vous prendrez conscience des innombrables inconnus qui ont forgé nos langues véhiculaires. Dans un second temps, un processus alchimique vous guidera vers des noms reconnus comme Homère, Pythagore, le mystérieux trio "Hermès trismegiste" pour la version alchimique hermétique, ou Léonhard Euler pour la version rationnelle en jargon mathématique moderne. Vers Champollion, Ferdinand de Saussure, Pierre de La Ramée ou Étienne Dolet, pour leur contribution à la linguistique et leurs analyses concernant la nature et les mécanismes du langage. Je cite aussi René Guénon pour son approche pertinente d'un syncrétisme ontologique utilitaire. Et Jung pour ses travaux sur l’inconscient (Une comparaison entre son œuvre et celles de Freud et Lacan s’imposera d’elle-même) … Ce qui vous ramènera aux spectres récents de Deleuze et de Derrida, et vous obligera à contourner la question des ancêtres inconnus qui ont forgé nos langues véhiculaires pour vous poser la question des interactions entre la conception du Monothéisme, la création des bases numériques et lexicologiques des langues véhiculaires orales et écrites, et le développement de l'activité humaine en matière de science, d'art et d'industrie. Je vous conseille au passage de revivre l'odyssée du langage en étant le héros de l'aventure, tel un Ulysse. Et je vous invite à contempler l'art des philologues contemporains tels que J. R. R. Tolkien et J. K. Rowling, pour la relève en matière de réenchantement rationnel d'un monde arbitrairement mortifère. En outre, vos recherches vous conduiront vers les arcanes de la Kabbale et ses différentes écoles, vers les efforts de l’Église et de la science en matière d’exégèse et d'épistémologie, vers les mystères dissimulés dans les œuvres des architectes de l'art et de la manière (...), vers les symboles perdus et les apocalyptiques révélations du langage "en personne". Et pour les moins friands de lecture, il y a les encyclopédies électroniques qui vous renseigneront par mots clés sur les indices et les noms que je vous donne ici.
Comment peut-on enseigner cela à l’école, face à des têtes vides "téléguidées" par une forme de nihilisme grossier dont elles ignorent les origines existentialistes et l'instrumentalisation par les pouvoirs politiques, wesh ?
Par l’aspect ludique de la sémantique, de la philologie, de l’arithmancie et de l’art de la sommation tels qu’on ne les enseigne guère ! A ce titre, je rappelle qu’aucune définition correcte de l’arithmancie n’est renseignée dans les dictionnaires et les encyclopédies classiques. Une omerta qui dissimule la façon dont les arts libéraux sont instrumentalisés à des fins de pouvoir. En enseignant ces disciplines relatives à la magie du langage dès le collège, il deviendrait beaucoup plus facile de dévoiler aux jeunes générations les principes immanents et les règles du langage qui relient le dehors et le dedans, le passé, le présent et l’avenir, la conscience et la matière… Des principes que l’enfant ressent très bien en lui sans pouvoir se les expliquer. Et oui, la magie existe et en matière d’arithmancie, l’expliquer ne veut pas dire la rendre ordinaire ! En outre la discipline permet de comprendre enfin en s’amusant, ce que les mathématiques ou la grammaire ont en rapport avec la vie réelle, au-delà d’une promesse de carrière dans les usines du progrès matériel. Il y a donc largement de quoi enseigner, avant que la "tête vide" de l'enfant n’ait la maturité nécessaire à la traduction des propos d’un Descartes, d'un Spinoza, d'un Rousseau, d'un Hegel, d'un Nietzsche (...) ou d'un Derrida.
Pour les détails techniques de l’arithmancie et la sommation, je vous renvoie à mes nombreux articles concernant la sémiologie, la "ma/thématique", la valeur sémantique des chiffres et la valeur numérique des lettres.
Je vous invite à cette aventure initiatique qui, malgré l'opacité entretenue, est bien moins ésotérique qu'on nous l'a laisser entendre.
A suivre, une quatrième méditation...