Irresponsabilité et innocence/expérience/responsabilité et connaissance...
Confondre les notions de liberté (dans la valeur "absolutiste" pour ne pas dire absolue du terme) et de libre arbitre revient raisonnablement à nier la responsabilité de nos actes. Or nier la responsabilité de nos actes revient à cultiver inconsciemment le néant. Soit dit en passant, le néant ne peut être cultivé qu'inconsciemment puisqu'il est inconcevable ou tout du moins aussi inatteignable que le principe cohérent permettant la vie, ce principe que l'on appelle Dieu. Je rappelle encore que le néant n'est pas le vide, mais que concevoir le vide ou le plein de façon absolue nous rapproche de lui!
Dieu, si nous pouvons le concevoir est aussi bien le vide inatteignable que la matière et le chef d'orchestre maîtrisant les forces nécessaires à l'incarnation perpétuelle de cette dernière, définissable par la notion d’espace-temps (durabilité de la matière en fonction de la consommation de l'énergie consentie à la base). Énergie elle-même proportionnelle à l’excitation provoquée par le potentiel des événements et de la matière en suspens? Une belle énigme! D'un point de vue philosophique, j'en reviens à Spinoza (force de désir); d'un point de vue quantique, nous pourrions dire que le champs de Higgs (la cinquième force qu'il nous manquait pour relier les 4 forces fondamentales dont les deux nucléaires) ne se manifeste que par la nécessité de sa propre nature. Or, des spécialistes en métaphysique, en sémiologie, en philologie, en arithmétique, en sémantique et en linguistique, tels que J.R.R. Tolkien ont dénombré les magiciens représentant l'Orgueil au nombre de 5! L'aboutissement des recherches de nombreux alchimistes dont Léonard de Vinci, Shakespeare et tant d'autres! Amour de soi, amour de l'autre et amour de l'ensemble (la création), puis les deux ministres gardiens: l'amour des autres (esprit de famille, fraternité et démocratie) et l'amour propre. Y a-t-il un équilibre, une symétrie quelconque applicable à ces 5 forces? Les 5 points de Lagrange pourraient-ils résoudre cette nouvelle belle énigme? Un espoir de fou!
Mais revenons-en à nos moutons: si l'Homme nie la responsabilité de ses actes, perpétuant ses crimes au nom de Dieu ou parce qu'il le renie, il est voué à une notion qu'il ne saurait rendre intelligible: le néant!
Nier la responsabilité de nos actes, d'un point de vue raisonnable, revient à nier le déterminisme des lois de la nature et à payer très cher nos erreurs et nos manquements: la souffrance du voyage entre la vie et la mort et probablement aussi celui entre la mort et la vie...
Et d'un point de vue abstrait, théologique ou métaphysique, cela revient à nier la notion de Dieu! S'il est transcendant, cela revient à dire que nous refusons sa générosité en détruisant sa création et en faisant du cheminement de la vie à la mort un enfer! Ou qu'il est un Dieu cruel, tout puissant, jouant avec ses marionnettes. S'il est immanent, c'est que notre incomplétude et la notion d'indéterminable nous servent de prétextes pour justifier nos mêmes crimes et manquements. Autrement dit, cela revient au même que le complexe raisonnable cité ci-dessus: le déterminisme absolu prend ici la forme de Dieu et tout est tellement déterminé que nous ne sommes pas responsables de nos actes! Spinoza lui-même s'est avancé sur ces notions théologiques en affirmant que la liberté est attribuable sans condition à Dieu alors que l'homme ne jouit pas même du libre arbitre! Si dieu est libre, de par la nécessité de sa propre Nature, c'est qu'il est libéré de la contrainte par l'omniscience et l'avantage de l'infinie éternité... Cela revient à dire qu'il a aussi conscience de ce qui n'est pas possible, non le presque vide ou le presque plein, mais bel et bien l'impossibilité absolue, le domaine de l'erreur, le néant. S'il crée quelque chose (de possible et de durable par effet logique de causalité), lui créateur et cette chose créée sont soumis à contraintes. Mais allons plus loin, a-t-il le choix de créer ou non? Résister à son désir peut-être? Pour reprendre encore Spinoza. Mais pour combien de temps? Il n'y a pas de temps dans l'éternité me direz-vous! Mais voilà qui revient encore à nier la logique primordiale: la dualité! L’éternité n'aurait pas de sens s'il ne s'y passait rien ou un nombre fini de quelque chose! Ce qui est éternel, c'est justement les mouvements et la portée infinie des "choses et non choses" autour d'un centre double, un miroir indéterminable. Or, qui dit mouvement dit temps! Que la matière se manifeste ou qu'elle ne soit qu'à l'état de potentiel dans de probablement très courts moments d'inertie (point d'équilibre entre deux mouvements)! L'homme conçoit l'espace-temps à son échelle humaine, c'est plus fort que lui! Alors, par excès de fausse humilité et après avoir sacrifié tout autour de lui, il imagine un Dieu libéré de toutes les contraintes qui lui sont propres! Mais qu'en sait-il du haut ridicule de son rocher d'incomplétude?
Ce que j'avance, c'est que le temps et l'espace restent deux merveilleuses et érotiques contraintes dans une éternité qui ne saurait logiquement se passer d'eux!
Avec ses complexes d'absolutisme et sa dissociation historique entre la raison et les sentiments, l'Homme s'est rendu responsable du crime parfaitement décrit dans l'avertissement aux juifs lancé par Isaïe: Israël ou Sion, la terre promise et son équivalent métaphysique, n'est autre que le reflet de votre propre corps et État! Écartez-vous un tant soit peu des règles déterminées et des sentiments immaculés de l’Éternel désarmé, généreux et miséricordieux, et vous serez envahi de l'extérieur par vos ennemis et de l'intérieur par vos alliés et frères.
Affirmation des virus et des bactéries, accident, meurtre... Concernant l'extérieur.
Immunodépression et cancer, concernant l'intérieur.
Le corps dont nous sommes locataires est une Église, tout comme la terre à une échelle collective est une mère nourricière, tâchons de nous en souvenir.
J'adresse un message à tous ces morts vivants entre deux âges qui considèrent que nous avons la maîtrise des événements et que le fatalisme en dernier lieu ne sera pas de notre fait.
Le monde n'appartient pas aux abrutis qui se lèvent tôt pour se l'approprier, ni aux cigales plus noctambules qui en profitent!
Le monde appartient à nos enfants, qui me semblent les seuls véritables reflets non raisonnables de ce que serait un vieillard parfaitement accompli. Il appartient aussi à toutes les créatures vivantes, ainsi qu'aux états proches de la création (matière dite semi-inerte et inerte) dont l'humain a bien du mal à comprendre la susceptibilité pourtant manifeste.
Enfin, pour réunir tout le monde sur le banc de cette discussion à la fois austère et péripatéticienne: même les partisans de monsieur Richard Dawkins, préférant la notion de hasard à celle de Dieu ou de principe logique de création, ne pourraient nier que l'absence de responsabilité de nos actes, ne peut entraîner qu'une accélération de la morbidité en dégradant fortement les conditions de notre voyage.
Discussion plausible entre Juda et Jésus:
Juda: " ne te plains pas, tu as choisi ce qui t’incombe aujourd'hui, dis aux esséniens de rejoindre les zélotes et ne monte pas sur cette maudite croix romaine dont le bois est de Judée et les clous, vendus par les nôtres!"
Jésus: " tu crois encore en la liberté Juda? Toi le guerrier, le plus fort de mes amis, déterminé jusqu'au bout de tes ongles sicaires, comme les romains le sont ou comme les grecs l'étaient ou les babyloniens? Les forces qui me poussent sont peut-être au-delà de votre niveau de conception, mais suis-je libre? Ton affirmation te rassure, un (01) point (.) c'est (3) tout (0)."
Note:
La notion de responsabilité liée au libre arbitre est aussi à distinguer de celle de culpabilité! Ensemble, les deux notions sont une rotule fondamentale de la justice: nous sommes responsables de nos actes, mais notre culpabilité dépend de nombreux facteurs que le meilleur des juges ne pourrait arbitrer sans juger à la fois l'individu et la personnalité morale (le collectif) dont les contraintes poussent au crime. Pour combler cette faiblesse de la justice humaine, nous lui avons appliqué les principes de présomption d'innocence et de circonstances atténuantes. Mais tant que la pensée humaine n'aura pas accompli son chemin de croix et assumé les manquements du cœur et de la tête, sa faculté de psychanalyse, sa force policière et son devoir de justice demeureront vains et au service d'illégitimes vainqueurs.
Autour des questions d'éthiques soulevées par les voitures autonomes, des "penseurs" ont organisé un test international: en cas d'accident inévitable, qui la voiture devra-t-elle tuer? Les humains dans l’habitacle (évitement et perte de contrôle du système) ou ceux à l’extérieur? Un questionnaire comptant plusieurs cas de figures a été soumis dans plusieurs pays: des jeunes dans la voiture et des retraités à l'extérieur, mais aussi des méchants et des gentils, des riches et des pauvres...
Cette question, logiquement est sans réponse! Pourtant, chaque région du monde répond en fonction des "forces" culturelles et des paradigmes qui pèsent sur elle! En Afrique par exemple, on pense globalement qu'il vaut mieux préserver la personne d'âge mûre parce qu'elle peut transmettre (l'Afrique est un des continents sur lequel les adultes ont dû s'habituer à la morbidité touchant l'enfance)... En Occident, on pense globalement l'inverse (le jeune est l'avenir et notre petit bébé rien qu'à nous...) et en Asie on estime que le riche dispose de plus de connaissances et de capacités que le pauvre, la "logique" de survie indiquant que l'on doit sacrifier ce dernier. Des cauchemars darwiniens sans la moindre valeur, sans la moindre pertinence!
L'humanité n'est encore qu'un adolescent en crise qui se prend au sérieux! Des enfants perdus là où ils se sont éteints et réfugiés! Des entre-deux qui n'admettent pas qu'ils vont vieillir et mourir.
A méditer...