Le nouveau projet de loi sur les violences sexuelles sur mineur fait polémique :
D’après certains médias (je cite un interview et un papier rédigé sur Europe1) :
Une première version du texte porté par Marlène Schiappa, prévoyait que tout acte sexuel commis sur un mineur de moins de 15 ans par un majeur, constituait un viol, si ce dernier connaissait ou ne pouvait ignorer l’âge de la victime. Mais le conseil d’état ayant estimé que cela constituait une atteinte à la présomption d’innocence, la seconde version du texte stipule désormais que la contrainte morale ou la surprise, constitutive de la notion de viol en France, doivent être caractérisées « par l’abus de vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour consentir à ces actes ».
Y aurait-il ici un problème sémantique ? Si la justice considère qu’un enfant mineur de moins de quinze ans ne dispose pas du discernement nécessaire pour juger la proposition et les conséquences d’un acte sexuel, cette adjonction n’a plus lieu d’être ! Donc le conseil d’Etat considère qu’un enfant de moins de quinze ans est apte a assumer de consentir ou non à un acte sexuel proposé et qu’en cas de litige (pas de témoins ni de marques sur les corps pour attester d’une résistance physique), il devra prouver que sa soumission, vu ici comme un consentement passif, était fonction de ses restants d’innocence, de candeur, de naïveté.
Je veux bien admettre que les politiciens sont capables du pire, mais commettre une telle erreur par les temps qui courent m’est subitement apparu comme très improbable ! J’ai donc vérifié sur « légifrance.gouv.fr », voici la fameuse adjonction dans son intégralité :
… b) Sont ajoutés deux alinéas ainsi rédigés :
« Lorsque les faits sont commis sur la personne d'un mineur, la contrainte morale mentionnée au premier alinéa du présent article ou la surprise mentionnée au premier alinéa de l'article 222-22 peuvent résulter de la différence d'âge existant entre la victime et l'auteur des faits et de l'autorité de droit ou de fait que celui-ci exerce sur la victime, cette autorité de fait pouvant être caractérisée par une différence d'âge significative entre la victime mineure et l'auteur majeur.
« Lorsque les faits sont commis sur la personne d'un mineur de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l'abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes. » ;…
En clair, la loi renforce bien le dispositif de protection de l’enfance contre le viol ! Un violeur ne pourra plus plaider que sa victime ne lui a pas opposé de résistance et un juge ne pourra plus faire jouer la présomption d’innocence lorsque le contexte du viol sera trouble (exemple d’une histoire d’amour entre un majeur forçant l’acte et un enfant mineur acculé par la situation ou encore cas de l’enfant déluré « pour ne pas dire conditionnée ou traumatisé par son milieu », que l’on pourrait accuser de provocation…)
Autrement dit, bien que je ne cautionne pas globalement l’attitude de notre gouvernement, il fait ici preuve d’un grand courage qui semble en adéquation avec les vœux de moralisation de la vie publique ! Et courage est un euphémisme : en conséquence de cette loi, l’État libère une faille béante de notre constitution et à terme, les prisons vont devoir se multiplier et s’humaniser, autant que la justice et l’Église devront se réformer !
Pourquoi ?
Je répondrais à cela par un article déjà publié il y a quelques mois après les fêtes de Noël et le viol d’une fillette de 17 ans, jeune femme devra-t-on dire prochainement pour appeler une chatte une chatte. Note sur l’article : si ma rubrique fait divers vous indispose, sautez la avec mon consentement passif et passez directement à l’étape « Réflexion » deux pages plus loin…
Le silence des agneaux
En Vis-à-vis, on compte 198 000 tentatives de viol à l’année, 75 000 viols consommés dont 12 768 ont été déclarés en 2016, ce qui fait environ 9 viols par heure sur le territoire.
Un abus sexuel sur une enfant remue la justice française et révèle un vide juridique qui fait polémique. Mais derrière l’euphorie des imbéciles, derrière l’opportunisme pornographique des médias, quelque chose m’inquiète : s’agit-il vraiment d’un vide juridique ?
Rubrique faits divers :
Une fillette de 11 ans n’ose pas se défier d’un homme qui lui a déjà adressé gentiment la parole, il arrive à l’emmener devant un bâtiment. Elle résiste verbalement, mais il la force. Dans l’ascenseur elle résiste physiquement, il reste ferme. Dans l’appartement c’est le viol. La fillette est dure, élevée en cité. Comme tout Homme, elle ne résiste qu’un temps, pour diminuer la souffrance, pour éviter la violence. La justice statue : il ne s’agit pas d’un viol. Au bénéfice de l’accusé.
Fait d’hier et d’aujourd’hui… Les cas sont légions :
« Une autre fillette de 11 ans se fait violer par trois jeunes types dans un camp de vacances, sans témoin. Elle reste prostrée un an avant d’ « avouer » les faits. Le choc éprouvé par les parents entraîne le doute, le cauchemar recommence, la douleur est vive, comme si le temps n’était pas passé. La grande désillusion dont la fillette avait si peur ! L’éteignoir, dans sa version la plus cruelle. La justice ? Le coup de grâce. Les coupables sont retrouvés, ils racontent leur version puis sont acquittés, faute d’éléments probants, par prescription pourrait-on dire. »
« Une jeune fille, violée à l’âge de 9 ans, s’exprime comme les camionneurs, elle a choisi la défense, elle n’a pas froid aux yeux. À 26 ans, elle entre dans la sécurité et obtient un boulot d’agent d’accueil dans un lieu public. Ses collègues, comme souvent, la prennent pour une « chaudasse ». Un soir d’été, après la fermeture du domaine, un collègue lui propose de visiter les appartements de fonction et de prendre un verre, elle accepte, ils visitent, ils boivent un verre, il doit aller pisser. Il revient nu, elle rigole. Il ne plaisante pas, elle le repousse. Il la force, elle reste ferme et s’enfuit sans encombre. Elle sait qu’il n’est pas un violeur, un simple connard, comme tant d’autres, elle l’a senti. Elle ne porte pas plainte, mais on continue à la prendre pour une « chaudasse » et elle dort mal, des cauchemars ressurgissent. Elle demande réparation à qui de droit, il la rejette comme une allumeuse qu’elle est et se charge de faire de ses heures de service un enfer quotidien. Elle craque et raconte l’histoire à d’autres collègues… Dans la masse de fier-à-bras, elle passe pour une nympho affabulatrice, mais la réputation et les états de service du loyal fonctionnaire sont menacés. La hiérarchie intervient, mais elle décide de ne pas porter plainte, elle ne demande que justice, autrement dit, de simples excuses et un changement d’attitude vis-à-vis de sa personne. La hiérarchie statue, l’histoire de la jeune fille n’est pas crédible, l’absence de plainte confirme les doutes ! Elle est évincée, poussée vers la sortie. Elle et le loyal fonctionnaire passeront un hiver glacial. »
« Un jeune ouvrier sans diplôme quitte la rue, les foyers et les hôtels malfamés pour un appartement. Son voisin est un algérien dirigeant un garage automobile, un homme d’une certaine influence dans une petite communauté que notre jeune homme a pu rencontrer dans le troquet du coin, tenu par le frère du garagiste. La cohabitation se passe mal, notre jeune homme est métis, franco-algérien, cela n’arrange en rien les choses, qui dégénèrent… Il a du répondant et toute la force de l’âge pour lui, mais le voisin fonctionne autrement : il lui fait une réputation dans le quartier, il trafique subtilement son véhicule, il le réveille toutes les nuits, plusieurs fois, à heure irrégulière. Après quelques mois dans ce marasme, la violence paraît inévitable et notre jeune homme se rend au commissariat pour exposer la situation. Il apprend que l’homme en question est connu des services de police et que les plaintes, faute de preuves ou de traces de violence réelle, n’ont jamais donné lieu à une enquête. L’année passe, il porte plainte, 3 fois. Il veut en finir, il veut tuer. Il décide de partir et retourne à la rue. Dans sa boîte, les collègues ne comprennent pas, il tente d’expliquer que la vie ne se limite pas à ce qu’imagine ceux qui ont suffisamment de ressources pour vivre dans des bulles… Avec son vocable et sa colère, il perd aussi son emploi. Humilié, il comprend une chose : si la justice devait s’occuper de tous les cas comme le sien, avant la violence, on comprendrait que le système repose sur la domination, l’injustice et l’arnaque… Il regrette et se dit « les gens devraient passer à l’acte » ! Il se procure une arme à feu… »
« Un homme assiste à la lente agonie de sa femme, durant toute une année. Après les usages et les politesses, ses collègues finissent par tenter de le remonter. Il répond qu’il trouve absurde toute cette politesse dont on fait preuve au quotidien alors que l’on vit comme des machines, sans respect pour la vie, en toute hypocrisie et pour la croissance d’une société criminelle… Oups ! Les mois passent, le chagrin n’est plus une excuse. Soupçonné de complotisme par les uns et de grillé du casque par les autres… Pauvre type ! Voilà qui n’améliore pas cette éternelle journée qui se répète entre collègues. Parfois, il vaut mieux partir. Il s’en va et c’est la déchéance, à 60 ans. A l’HP, qu’il fréquente depuis, il assiste à un numéro chronique étonnant : Un « pisseur » inonde de temps à autre le lit de ses voisins zinzins, provoquant l’agitation du poulailler. Un de ces condamnés à la pilule, le plus triste apparemment, intelligent aussi, finit toujours par lui tomber dessus au service des autres, n’osant pas se plaindre. Souvent, lorsque le pisseur s’emporte, il lui en colle une… et finit au mitard. « Si les autres avaient à se plaindre, ils le feraient d’eux-mêmes, tu n’es pas là pour les sauver… » lui répète le juge improvisé. Le pisseur, mascotte du service, continuera à pisser, encore et encore, encore et encore… Notre homme, qui se demande ce que l’HP est en train de faire avec tous ces types et avec son chagrin, finit par se prendre au jeu, il ne l’avait jamais fait, pour ne pas s’accoutumer à ces murs froids et à cette odeur moribonde. Il prend parti de l’homme dans le mitard, il tente d’être lui et s’affirme, ça fait rire les internes. Il dénonce la cruauté de la situation, qu’il juge à la hauteur de notre société ! Oups… Le juge médecin tranche : on garde les mêmes pilules, on change la posologie... »
« Un lycéen fragile, sensible, issu de souche populaire, se fait draguer par un homo, les choses vont trop loin, la famille de l’ado n’a pas assez de répondant. L’homme est subtil, il veut arriver à ses fins, il a les moyens et le temps pour le faire… Il s’immisce dans la vie du lycéen, de notre victime, non jusqu’à le faire douter de son identité sexuelle, mais jusqu’à l’humiliation quand-même, vis-à-vis des autres. Mauvaises notes, pétards et indignation, l’école commence à être derrière, cette « société de merde » aussi. Il porte plainte, plusieurs fois, en vain : pas de coups, pas d’agression flagrante. « Éclate-lui la tronche » disent les derniers copains qui n’ont pas quitté le navire en difficulté. Un soir, notre ado picole, l’homo lui a glissé les clés de sa belle moto dans son sac depuis une semaine… Ivresse, vitesse, métal hurlant, l’heure est rouge, mais la nuit est fraîche et la route glissante. Il n’avait que 16 ans. Le perturbateur sexuel porte son cadavre, il s’adonne à la drogue et la fumée qui faisait tout son charme à ce jeune écorché, il le cherche, en vain. Il a les moyens et le temps d’aller plus loin, mais en matière de drogue, la faim dépasse souvent les moyens. L’histoire s’achève dans un dernier trip, fatal ! »
Etc, etc… Le silence des agneaux avant le grand naufrage ! 09 viols par heure !
Réflexion :
Dans chacun de ces cas, si la loi condamne le violeur pour viol, elle admet que l’innocence, la naïveté et la compréhension (la prise de conscience) du rapport de force, qui ont conduit à l’absence de résistance caractéristique(s) de la victime, sont des faiblesses légitimes dont profite le criminel, mais en aucun cas un consentement. Il en va de même pour la peur et l’humiliation que doit affronter la victime avant de se déclarer plaignante. Autrement dit, le délai de la plainte et l’absence de résistance par défaut de la victime d’un crime n’excusent en aucun cas le criminel.
Or, si la majorité des délits d’initiés et des crimes de l’histoire sont passés entre les filets de la justice avant de devenir une institution « too big to fail », c’est parce que nous les acceptions tous, globalement PAR DEFAUT, tout comme nous acceptons aujourd’hui leur entropie suicidaire, PAR DEFAUT ! La cause principale, maligne, de notre Anthropocène est ici !
De ce fait, nous comprenons que si la justice qualifiait de viol, « les crimes commis sur des personnes ayant accepté le rapport de force sans user de la violence nécessaire pour prouver leur résistance », elle serait en totale contradiction avec elle-même en ce qui concerne le vide juridique dont elle laisse le bénéfice aux plus grands criminels de l’Histoire, faute, non pas de preuves, mais de plaignants déterminés !
Autrement dit, lorsque les médias font leurs choux gras avec ce genre d’affaires en fustigeant la loi française pour son archaïsme, ils nous éloignent d’une vérité bien plus cruelle qu’on ne l’imagine !
Mais le raisonnement va plus loin :
Nous venons de voir que la justice, pour conserver sa légitimité, ne peut condamner un crime si on ne lui apporte pas la preuve de violence ou de résistance caractérisée. Nous venons aussi d’explorer les mécanismes de ce paradoxe : Nos sociétés se sont fondées sur le déni de nos crimes et péchés originels, l’impérialisme et l’empirisme ont traversé les âges en prenant de l’ampleur et de la vitesse ! La justice, tout comme la science, demeurent au service de sa majesté et hermétiques au commun des mortels !
Sa majesté l’Orgueil : le corps de la nation, le corps des nations, qui se nourrit de notre lumière, au fur et à mesure que nous utilisons les signes, les 9 chiffres, les nombres, les symboles et les inconnus pour engendrer du néant et de la puissance !
Nous pouvons donc conclure que tant que la justice ne s’attaquera pas à la moralisation de la vie publique en commençant par statuer sur les crimes et les mensonges les plus odieux de notre Histoire commune, elle continuera à justifier sa légitimité en faisant de la non-violence ou du renoncement de la victime, une suspicion de consentement, au bénéfice de l’agresseur. La démocratie rêvée du tyran et du voleur !
C’est ce qu’elle a toujours fait jusqu’ici, sciemment et non par archaïsme.
Voyons les choses plus vulgairement : comment niquer une pétasse sans violence pourrait-il être qualifié de viol dans un monde où chacun apprend docilement à se faire baiser au quotidien, à donner du Monsieur à des tyrans et à accepter le pire en disant merci. Admettons-le, appeler un chat un chat n’arrange plus beaucoup de monde aujourd’hui !
Nous avons ici le creuset du cycle de la haine, les serpents de la sérendipité et de la zemblanité qui s’entredévorent. Nous avons ici la clé d’une fameuse énigme : la révolution tire-t-elle son nom du fait qu’elle nous revienne sans cesse à la figure ? À l’origine, les hommes ont tué pour le feu, mais avant ? Pour la viande ? Non, la chasse est fédératrice ! Ils ont tué pour le vagin… À l’origine du mal, la première fondation du mâle ! En matière d’Histoire, comme pour d’innombrables méfaits (sexuels ou non), le viol précède le crime… il y a là quelque chose à comprendre !
Notre justice, lorsqu’on la réduit, est un système de révolution permanente dont la minuterie, le retardateur et la commande à distance, sont dans les mains des politiques !
La justice est un appel à la nuisance. Et depuis peu, les suralimentés dament le pion aux affamés en terme de record de décès…
Vous ne voyez pas le rapport ?
Normal ! Tout cela est comme notre nez, au milieu de notre figure. Normal??? Mais comment en est-on arrivé là?
Les choses ont été trop loin et nos gouvernements, malgré l’échec des systèmes d’exploitation précédents, en ont conscience ! Et que voient-ils à l’extérieur ?
Un danger sans nom gronde à l’Est, Poutine n’a pas le cœur à l’Ouest des cow-boys et des hypocrites et mets le nationalisme au gout du jour avec ses alliances méditerranéennes et chinoises… L’air, l’eau et la terre sont impures, la dette augmente et nos anciens vassaux regroupés sont aujourd’hui plus riches que nous… L’Amour propre a trahi, l’amour de la vie est depuis longtemps un hermite dont tout le monde se fout, l’amour de soi et de l’autre (Roméo et Juliette) ont foutu le camp depuis des âges oubliés et la démocratie sincère et fraternelle (que nous n’avons jamais méritée et qui ne s’est donc jamais dévoilée au grand jour) est en grand danger ! Tolkien était un visionnaire !
Autrement dit, fini la fête du slip et les délires d’occidentaux en goguette croyant qu’on va libérer le monde en faisant du rap avec le boson de Higgs ou en pratiquant collectivement le yoga cosmique avec les maîtres de lumière… à chacun son entreprise ! La technique de manipulation des masses datant des années 70 a pris fin depuis les « printemps » arabes et l’impatience manifestée de La Russie ! Et depuis peu, à l’ouest et en Europe, on réalise pleinement la puissance militaire de Poutine et de ses alliés. L’heure n’est plus à l’hypocrisie générale !
Autrement dit, si l’article 2 de la loi sur le viol est maintenu, la France fait un pas vers la grande réforme !!! Attention je parle de points précis, mais en aucun cas de la politique globale de notre gouvernement!