GOMORRHE GOMORRA GO MORE
Brisons un peu l’omerta des gardiens de la bonne conscience :
Bon documentaire, qui perd cependant toute sa pertinence sous l’influence d’un petit virus, un vilain « Ghost in the shell » qui se glisse en filigrane au fil de la narration. Celle-ci perpétue une idée reçue rassurante : les gouvernements et le peuple ont semble-t-il réalisé peu à peu l’existence réelle et le pouvoir d’une mafia organisée ! Ce qui est faux, complètement faux et hypocrite !
La mafia règle les problèmes du petit peuple et aussi ceux des gouvernements depuis toujours ! Elle est ici l’omerta suprême ! Et beaucoup de ceux qui ne croquaient pas dans la pomme n’en étaient pas moins ignorants. En France, les rois de la gâchette sont planqués sous le tapis et moins clinquants qu'en Amérique, mais les coulisses de la "French connexion" dévoilent nombre de fumisteries qui feraient pâlir les plus conservateurs d'entre nous! La vieille Europe a ses manières, elle est une vieille guenon à qui on n'apprend pas à faire la grimace! Le cas de Rome est biblique, une exception labellisée. MORE...
Aussi, ceux qui imaginent que depuis la fin de la pègre telle qu’on la connaissait, l’organisation du crime a disparue, se trump énormément. La loi du silence a été brisée pour la vieille école, pas le principe, ni les activités ! Lorsque quelque chose ne peut plus rester secret, la meilleure façon de le perpétuer consiste à faire tomber les têtes dans un premier temps, puis à laisser souffler le vent du soulagement et de la bonne conscience. La dernière phase profite quant à elle de l’air du temps : l’axe du bien face aux régions barbares, les guerres lointaines, exotiques, propres et soi-disant légitimes… Et arme suprême : la banalisation du crime sous toutes ses formes :
Commerce roi et arnaques légales… Hypocrisie concernant les trafics d’armes et de stupéfiants par les états eux-mêmes… Politique d’immigration intéressée motivant la délinquance et les activités sous terraines… Instrumentalisation du « choc des civilisations » et de la libération des mœurs en occident (petit diable sympa contre petit diable autoritariste)… Ou encore avilissement progressif des populations de petit blancs mécontents par le la révolution permanente, le mitraillage médiatique, le pouvoir de l’image, le confusionnisme et le nivellement par le bas.
Résultat, le crime est partout, on ne le cache plus et progressivement l’image d’un coupable idéal est cultivé dans l’esprit même des nouvelles générations : l’Homme ! L’humain qui en dernier recourt, lorsque les empires sont en crise d’empirisme et ont besoin d’un bouc émissaire, a toujours été le coupable idéal. Merci Hobbes ! Merci Voltaire ! Merci Freud ! Arnaque crime et botanique, botanique façon culture transgénique et intensive… Ce coupable idéal, par projection inconsciente, s’ajoute bien entendu à son partenaire sur la croix : l’AUTRE ! Les vilains voisins dont les mauvaises mœurs doivent être mises en échec. Discours valable dans tous les camps adverses. Certains sont plus malins que d’autres, certains profitent de l’air du temps… Poutine est passé maître en la matière ces temps-ci ! Il faut dire que les européens et les américains ont trop longtemps tendu le bâton pour se faire battre…
Dindons de la farce et agneaux silencieux que nous sommes tous ! Jésus Barabbas et Jésus Christ… Jack Sparrow VS Hector BARBOSSA (BARABOSS is the boss) !
Mais enfonçons nous plus loin vers les origines du crime et dans l’intimité torturée de la réalité humaine :
La mafia sicilienne s’est créée d’elle-même dans un contexte de croissance mondiale imposé par la mécanique de la grande révolution industrielle. Une fin de XIXème siècle écrite par l’autorité contrariée mais impitoyables du Vatican et par le pouvoir des institutions politiques spéculatives qui ignore tout autant le respect des peuples et de l’individu. Certains diront que la vendetta fratricide est aussi à l’origine du phénomène ! Je suis d’accord, mais lorsque des frères ennemis déjà remontés les uns contre les autres pour des histoires de famille doivent affronter des pouvoirs internationaux organisés, colossaux et voraces dont le crédo est diviser pour mieux régner, les choses ne peuvent que s’envenimer. Ces pouvoirs colossaux ont eux même commencé leurs règne et leur partage du monde par des luttes fratricides et des mariages arrangés ! On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace. Notons aussi que c’est l’adversité et l’iniquité des institutions politiques et juridiques qui pousse toujours les familles à se concurrencer et se dévorer entre elles ! Bref si les enfants se chamaillent jusqu’à la mort (entre frères, entre sœurs, entre mâle et femelle…), c’est que les parents, les tuteurs et les instituteurs ne sont probablement pas innocents ! Une petite anecdote significative : le terme mafia, en dehors de son étymologie réelle, a longtemps motivé un jeux de mot et de lettre qui amusait les siciliens. MAFIA reprend les initiales de « Morte Ai Francesci Italia Anela » (l’Italie aspire à la mort des français). Ceci faisant référence à la révolte des habitants de Sicile contre la domination française (Vêpres siciliennes de 1282).
Enfonçons nous plus loin : les empires et les états se sont forgés par l’épée et le sang versé, c’est un fait. Citons le cas des états unis fin XIXème et utilisons quelques exemples significatifs : lorsque des émigrés irlandais, siciliens, mais aussi des juifs parmi les plus démunis, débarquaient dans les villes en construction permanente (sur des cimetières indigènes), ils étaient employés dans les plus basses besognes par les figures politiques ou par les chefs de bande. Dans quel contexte, chargé de quelle mémoire ? Qu’avaient-ils vécu avant la grande traversée si ce n’est la domination meurtrière des grands vainqueurs de l’Histoire ?
« Tu as morflé mon petit, tes parents sont morts de faim ou de fatigue dans les mines… Et tu as vu tes frères se faire tuer… Pauvre petit ! Mais nous sommes le nouveau monde ici, nous sommes les nouvelles lois ! L’esprit de vengeance coule en toi non ? Tu veux réussir, tu as la niaque… Nous avons quelques tâches particulières pour toi ! » - Le discours était le même chez les politiques ou chez les chefs de bande qui en coulisse partageaient leur pouvoir !
L’horreur est ici ! Et les américains n’ont rien inventé… Nous hantent encore des fantômes et des chimères plus vieilles que nous nous n’osons l’imaginer. Jusqu’ici les empires ont toujours été mus par l’illusion de leur puissance. La clé de la dualité et de l’immanence pour l’Homme sage, le complexe du bâton et du retour de bâton pour l’Homme bête. La jeune humanité se croyant savante ne jure plus que par l’empirisme, elle tarde malheureusement à comprendre à quel point elle fait partie de l’expérience. Son empirisme n’est pas celui d’un humble observateur qui a partagé ses connaissances et toute son expérience avec son prochain, entre mâle et femelle, entre adultes et enfants, entre voisins, entre Hommes et animaux, entre conscience et nature ! Non, son empirisme est celui du savant fou dont le génie impose consumérisme et révolution permanente pour oublier que l’expérience est mal définie à la base ! « Je n’ai rien fait, le coup est parti tout seul et ça a giclé tout partout ! La nature est mal faite, il va falloir bricoler et compenser tout ça ! Commençons par mettre de la paille ça comblera temporairement ce méchant vide ! » En s’imaginant au-dessus de la nature, ainsi que témoins ou représentant de Dieu (pour les croyants), l’Homme dessine lui-même son espace de jeu d’échecs et détermine la durée de ses chutes. Depuis le bac à sable et ses premières classes, le Sapiens se prend très au sérieux ! C’est dans le théâtre de cet empirisme criminel et démagogique qu’on été cultivées les inégalités de masse, l’iniquité et les modes de torture les plus terribles, imposés à toutes les minorités humaines et animales ! Oui, l’horreur est ici ! Et c’est en instrumentalisant la colère, la haine, la charge de souffrance et la volonté de vengeance qu’on forge les meilleurs soldats !
Une triste vérité se cache sous le voile des hypocrites : Gomorra est fille adoptive du grand démagogue ! Il est de la race des invincibles dit-on… Une personnalité morale titanesque que nous avons vainement incarnée, un Empire sans NOM. Maudite Cassandre et terrible GOMORRA ! Une tueuse coupable de tant de chose qu’elle ne peut plus se sentir bien qu’avec ses semblables ou sous l’autorité de son père, malgré un épouvantable conflit intérieur.
Les vaches, les moutons et les dindons ne devraient pas avoir bonne conscience ici ! Eux le crime ils l’ont laissé faire par leurs gouvernements respectifs, par procuration ! Cela est encore bien pire ! J’hôte les ignorant de l’équation, mais ils sont peu nombreux comparé aux hordes d’hypocrites.
C’est la peur qui gouverne encore le monde, les têtes des organisations mafieuses le savent mieux que Personne. Mais les anciens eux-mêmes ont été surpris par les nouvelles générations sans foi ni loi. Le Traffic des drogues dures et la libéralisation des mœurs ont marqué ce tournant décisif. Parmi les vaches et les moutons, chacun se fait une cruelle mais distinguée concurrence (DC©) pour essayer de vivre le plus longtemps et confortablement possible dans un univers hypocrite par définition. A l’inverse, parmi les nouvelles générations d’arrivistes ou de machines de guerre, on cherche à brûler la vie par les deux bouts sans s’attarder, en prenant tout s’il le faut !
Le temps des loups s’efface lorsque vient celui des hyènes les plus dégénérés et des vautours les plus affamés ! Des cartels dressés par des ours ou des aigles à l’est et à l’ouest, au centre une vieille Europe qui ne crache toujours pas les sales pilules démagogiques qui l’étranglent et au sud, des enfants soldats affamés, assoiffés ou motivés par le mythe de la pétasse blonde insatiable et de l’Eldorado ! L’occident est-il vraiment près a affronté la vague de haine qui lui revient aujourd’hui à la figure ? Connaissons-nous toute la noirceur des nouvelles créatures 3.0 qui déferlent dans nos bergeries depuis ces dernières années ? Qui sont-ils à part des personnages de film ou des motifs de discussion d’ascenseur ? Nous lisons des romans de gare depuis trop longtemps !
La nouvelle donne mondial et l’apocalypse, les mystères du Vatican, ceux de la Kabbale, ceux des Sumériens et des Egyptiens, ceux des francs-maçons… Et les secrets que détient probablement la maffia… Que de grandes énigmes médiatiques ! Et que va révéler la prochaine photo d’un trou noir ?
Alors quoi… La puissance divine ? Les extra-terrestres ? Le complot unique ? La formule de Dieu ?
Que du vent en réalité ! Le détournement de la nature subtile du 0, de la logique et de la conscience elle-même. Pour que les mains bonnes à tout fabriquent les armes, qui elles sont bel et bien palpables ! Des secrets de Polichinelle entretenus parce qu’en définitive, aucun des puissants de ce monde n’a jamais pu détenir quelque-chose qui n’existe pas ! En revanche la petite clé subtile qui ouvre la compréhension de la structure des langages, aucun d’entre eux ne la mérite plus. Pourtant cette clé ne demande qu’à les libérer de leur folie dégénérescente et nous de leur démagogie.
Réfléchir au double sens que l’on peut donner au mot « affranchi » nous renvoie aussi à la signification économique dont on a affublé le terme « franchise ». Une clé est cachée sous ce tapis hermétique auquel on ne prêtait plus attention force de s’y essuyer les godasses !
A tous, l’orgueil des Nations a fait commettre le crime ! Sous l’œil sévère des pères fondateurs. A tous et depuis l’enfance.
Comprendre enfin que nous sommes tous coupables, mais que nous portons tous le principe de vie et la conscience éternelle mais désarmée, est la seul fortune qu’il nous reste ! La seule franchise non franchisée, qui nous permettra de déconstruire la bête et son langage pour libérer enfin tous les enfants meurtris et entêtés que nous sommes.