LES FAUTES D'ORTHOGRAPHE
Des lettres/caractères et des chiffres déterminés
I. Introduction à propos du langage oral
II. Les fautes d’orthographe (et les manquements de l’éducation internationale…)
III. Proposition finale
I. Introduction :
Dans une première étape de notre évolution, avant les grandes étapes de diversification des langages, il est fort probable que les premiers « Neandertal x sapiens » utilisèrent longtemps une forme de dialecte primaire qui se limitait aux moyens nécessaires pour assumer les besoins et les envies les plus simples. Tout comme il est fort probable que cette langue commune se rapproche beaucoup d’une partition universelle dont les notes nous sont révélées par la voix de l’enfant, entre ses douze premiers mois d’existence et ses 3 ans.
Ces « notes » sont appelées des phonèmes, entendons ici les plus petits segments que l’on puisse isoler dans la formulation d’un mot, d’une idée.
On y distingue les voyelles, premiers sons émis par bébé, le nouveau-né !
- /ɛ̃/ (main, sein, vin…) nasal avant la mise en place et la bonne utilisation des cordes vocales. Nous l’entendons exclusivement de la première à la troisième semaine, lorsque l’enfant grinche ou pleure.
- /a/ : première expression de joie ou d’inconfort,
- /ə/ » (je…), /œ/ (cœur…) et /ɛː/ » (tête, fête, maître…) : premières variations du petit compositeur, que je n’explique que par une manifestation du bien-être, du sourire ou par la recherche innée de la diversité et des capacités de l’organe vibratoire (lorsque l’enfant prononce ce son, il est généralement calme et attentif à tout ce qu’il perçoit, ne sachant pas encore d’où provient ce son qu’il émet pourtant. Lorsqu’un inconfort revient, il utilise de nouveau /a/ ou /ɛ̃/ pour crier),
- /e/ (clé, aller…) : variante plus aiguë du son précédent (elle impose un effort supplémentaire des cordes vocales et une recherche concernant le positionnement des lèvres, pouvant se manifester naturellement par le rire),
- /ø/ (feu) : comme pour les variations autour du «ə », ce phonème semble exprimer un stade de découverte, il suggère un jeu de bouche arrondie et entraîne l’exercice de la modulation vibratoire ressentie à l’intérieur de celle-ci (nous avons ici une évocation inconsciente de ce que deviendra la semi-voyelle « w » correspondant à l’étonnante lettre « vav » ou « waw » de l’alphabet hébreux ! Cette maîtrise de la vibration permet à l’enfant de prononcer ses premiers /aə/, ),
- etc… Je ne voudrais priver personne de découvrir par lui-même ces merveilles, encore faut-il assumer de faire un enfant dans ce monde de brutes de compétition !
Les consonnes ne sont prononcées que plus tardivement, elles correspondent à divers jeux de bouche, plus discrets et fugaces que les voyelles. L’enfant les manifeste en jouant avec la base de la langue et le palais, /ʁ/ (roue, « arreu » de bébé…), /b/, /d/ ou /n/et /m/ sont les premières consonnes prononcées (la nuance /d/t/ et le phonème /f/ devront attendre une dentition plus ou moins correcte pour sonner convenablement). Dans un premier temps, les consonnes semblent prononcées naturellement par l’enfant jouant de sa cavité buccale « Arreu », mais avec le temps nous pouvons constater qu’elles sont inspirées par une recherche volontaire de nouveaux sons : le /b/, notamment apparaît souvent lorsque l’enfant s’interroge ou qu’il fait mine de vouloir exprimer ou nommer quelque chose. Lorsqu’il s’essaie aux /d/ et /t/ le petit compositeur reflète un sentiment d’extériorisation. Les consonnes sont rapidement assemblées en couple par le cerveau en apprentissage, une fois encore par jeu, mais aussi, avec le temps, par mimétisme et talent d’imitation inné. Nous avons probablement ici une première raison de la diversification des langages en fonction des choix esthétiques, physiologiques et logiques des différentes familles humaines. Mais cette différenciation n’est rien, j’ose estimer, comparée au choc des civilisations et à la complexification des langages respectifs, proportionnelle à l’émergence des empires. Les symboles communs devinrent ici des empruntes culturelles, parfois détournées de leur sens premier ! Le symbole de Babel, encore et toujours ! C’est fort probablement pour cette raison que les « forgerons » des langues anciennes s’attachaient à respecter le lien mathématique et logique entre leurs différents langages, comme l’indique les correspondances « gématriques » et géométriques entre les différents alphabets hébreux, grec, latin…
Il convient ici de souligner le fait que les partitions de phonèmes et de signes écrites ou parlées par les hommes ne sont qu’un assemblage savant de sons émis par les animaux ou les bruits de la nature. [fffff…[ pour le feu qui flamboie… [pa] lorsqu’il crépite ! [vvvv…[ fait le vent caressant les mâts des bateaux… [miaou] et [chhhh] fait le chat… L’Homme n’a pas inventé les sons, les notes ou les accords (…), pas plus que la mathématique ou la sémantique qui relient les principes fondamentaux de notre univers et les constructions complexes qui s’y épanouissent ! Il ne fait que les découvrir et les manipuler, profitant maladroitement d’un libre arbitre relatif dont il ne mérite pas encore la gouverne !
Les origines de la dissociation des sentiments et du langage commun correspondraient-elles aux premières associations de mâles Alpha, bienfaiteurs par défaut de la grande entreprise militaire et agro-alimentaire humaine ? Le mondialisamonstre…
Depuis les affres de la guerre du feu, vivre entre familles, de bonne entente, ne suffit plus ! Par stratégie, contre lui-même, l’Homme devient un loup pour l’homme… La tribu et le rêve dramatique de la cité des dieux, protégée par de féroces remparts ! Plus l’homme se consacre à établir les règles dialectiques nécessaires à faire travailler les ouvriers, dans les pires conditions, plus il perd son talent d’imitation des bruits de la nature dont il s’éloigne lentement, mais sûrement. La puissance du nombre au détriment de la révélation du chiffre ! Heureusement pour nous, une fois encore, les forgerons des langages nous ont laissé de merveilleuses pistes arithmétiques et symboliques ! Ces codes, l’inquisition et l’obscurantisme les a murés sous le couvercle bien gardé de l’hermétisme. Et la république dans un premier temps, n’en avait que faire ! Mais les choses ont changé après le désastre des deux premières guerres mondiales et les découvertes archéologiques faites dans le gruyère colonial de l’Occident… La quête des symboles perdus devient discrètement une affaire d’Etat et de susceptibilité identitaire ! Un mythe est lancé, comme un leurre parfait dans l’air du temps: « des objets de pouvoir et des textes sacrés datant des âges anciens ont été retrouvés, serait-il possible qu’une intelligence extraterrestre soit derrière tout cela ! » Mais en coulisse, les intéressés autorisés, s’interrogent : « apparemment, l’analyse des textes loin de révéler un quelconque secret concernant le pouvoir, ne fait que divulguer la vérité à propos de mensonges sans âges, sur lesquelles reposent nos haines réciproques, notre compétitivité démocratique, pleine de bonnes manières, et par conséquent, notre économie mondiale et le consumérisme qu’elle engendre… » … « Que faire ? » … « Les extraterrestres ont la cote ! »… « Vendu ! » …
Je caricature, je l’admets ! Mais l’analyse pythagoricienne du latin et du français (par exemple) ne trompe pas : chaque chiffre (symbole arithmétique) correspondant à un ensemble de mots les relie entre eux par certaines propriétés sémantiques et de ce jeu complexe ressortent des symboles pertinents concernant les lois fondamentales admises par l’académie des sciences. Ces manifestations arithmétiques et sémantiques des chiffres et des lettres, maîtrisées par certains érudits hauts en couleur, font aussi ressortir l’origine de quiproquos moralistes ou politiques à propos des saintes écritures alimentant les racines des trois religions principales. Aussi, comme la logique ne fait pas de favoritisme, de notre boîte de pandore arithmantique ressurgissent aussi les fantômes de la terreur révolutionnaire et les démons de la démocratie « triomphallique »… Grandeur et décadence en quelques chiffres ! Qu’y voyons-nous apparaître ? Un langage logique, simple et clair fondé sur les ponts sémantiques reliant les sciences exactes, la métaphysique, les arts et la politique, un langage capable de démystifier les équations militaro-industrielles, ainsi que la « toute puissance » des opérations et des nombres (…), au service de la banque, des mains besogneuses de l’Homme civilisé et de l’orgueil des nations ! Entre autres réjouissances…
Mais ne nous éloignons pas de l’enfant qui je l’espère sommeille toujours en nous…
L’humanité « antique » semble comparable à l’adolescence d’une entité planétaire « le sapiens et fier de l’être », un jeune loup dont nous venons de définir les droits et les obligations, entrant dans une crise existentielle déniée et par conséquent sans nom. Tantôt loup, tantôt aigle, tantôt ours, il bâtit des empires dont les fondations reposent par défaut sur l’empirisme et le développement croissant des moyens nécessaires pour satisfaire les relations consuméristes du maître, de l’ouvrier et de l’esclave. Que consume-t-il ? Ses forces, ses ressources et son temps de vie. Une première dissociation critique entre le Sapiens et son horloge biologique. Une crise d’adolescence, à l’échelle de l’humanité, ça peut durer des millénaires ! Mais attention, suivant les atrocités que l’on invente, la chute peut être très rapide…
Que conclure ?
Que l’enfant, qu’il soit considéré comme entité biologique (un vrai bambin, le premier stade poule de l’œuf pondu par la poule) ou comme un symbole abstrait (l’enfance de l’humanité ou l’œuf qui fait la poule), est une personne et un état primordial dont nous héritons notre langage ! Mais l’adulte, comme le sait très bien Peter Pan, notre πr², a oublié ses rêves érotiques et la beauté du geste au profit de fantasmes pornographiques cauchemardesques, non sans conséquences…
II. Les fautes d’orthographe (et les manquements de l’éducation internationnale…)
Que pouvons-nous retenir de la proposition précédente ?
- Qu’au berceau de l’humanité, c’est l’enfance qui manifeste le langage et nous fait hériter de sa mécanique fondamentale…
- Que les langages se sont complexifiés en fonction des besoins et des moyens, mais aussi diversifiés selon de nombreux critères physiologiques, géographiques, culturels et politiques…
- Que les phonèmes correspondant aux lettres de nos alphabets ne sont que des reproductions humaines des innombrables sons de la nature…
- Que les mots que l’on prononce dans la plupart de nos langues modernes sont des dérivés de ceux qui nous ont été inspirés par les choses que l’on nommait jadis, en fonction de la façon dont nous les percevions : image et son, impression cérébrale, analyse des données et choix d’un assemblage de phonèmes ! La grande aventure des forgerons des langues anciennes commencera plus tard, à la seconde étape de cette enfance de l’art vécue à l’échelle planétaire.
- Enfin, que le placement logique des lettres dans nos différents alphabets, permet de relier chaque mot à un code sémantique, un symbole : un chiffre ! Nous pouvons appeler cette science la gématrie ou l’analyse pythagoricienne des textes et langages.
Quelques exemples : lewo en sumérien reconstitué, donna λέων (léôn) en grec ancien, leo en latin, leeuw en néerlandais, lôwe en allemand ou lion en français ou en anglais…
Autre exemple propre à la langue française : le chat, le matou qui fait [chhhhh] et [miaou]… L’étymologie de chien est tout aussi intéressante : du latin canis dont proviennent aussi les mots canaille, canaris et canicule… Apparemment sans rapport, et pourtant : le mot canaille provient de la réputation de bandes malfaisantes protégées par des chiens, le mont canaris désigne les oiseaux d’une île nommée ainsi parce que de grands chiens y vivaient jadis et enfin, le mot canicule pourrait provenir du fait que la constellation du chien est visible en période d’été. Chien vient aussi du grec κύων (kúôn) qui donnera cynophile, cynégétique (…) ou encore cynique (personne qui ne s’encombre pas de principes moraux)…
Ou encore le serpent, pour compléter le jeu de piste que je proposerai dans quelques paragraphes à l’enfant que nous sommes : « ser » et « pent », « pent » ou « pend » ou encore « pan » (un pan de mur ne désigne pas sa pente, mais une de ses deux faces). « Ser » dont la racine latine « est » signifie « exister ». En Espagnol, langue qui a beaucoup hérité de l'Arabe, « ser » est une des deux formes du verbe être. En latin encore, les notions de peu (unité d'espace, d'être ou de temps) et de beaucoup (pluriel, nombres, long, fréquent...) pouvaient être exprimées par la position de la négation "non", placée avant ou après l'adverbe, le pronom ou l'adjectif indéfinis (note: nemo signifiait personne dans le sens vacant du terme, par truchement sémantique, dans la langue française personne devient un nom féminin désignant l'individu non déterminé mâle ou femelle): non nemo, non nunquam et non nihil signifiaient respectivement quelque uns, quelques fois et quelque peu, alors que nemo non, nunquam non et nihil non, signifiaient "se rapprochant de tout le monde, concevant le toujours et atteignant l'état du tout". Or en égyptien, ce que l’on nommait le « noun » était l’océan primordial dont surgit la création ! Être (et non vivre) et devenir (un système déterminé qui se complexifie, abrite des créatures éphémères réfléchissantes et se dissipe)... Mais la notion de durée (temporalité des choses qui ont un début et une fin) n'est concevable sans celle d'éternité! Une histoire a un début et une fin, mais combien y a-t-il d'histoires possibles et déjà racontées? Combien y avait-il de conteurs et combien en reste-il? Être et ne pas être disait Shakespeare, immortel Personne ! « Pan » quant à lui reflète la dualité depuis des temps immémoriaux, « Pan » celui qui est le juste milieu, relié à la terre et au ciel, à l’infiniment petit et à l’infiniment grand ! En français, nous avons aussi le jeu phonétique : « S erre Pan », « Pan »… Le serpent de la dualité connaît l’éternel et l’éphémère, il enseigne la connaissance, ses ondulations transmettent l’information, mais il mort lorsqu’on l’approche sans charme ni mérite. Il est aussi celui dont la morsure vous guide ou vous asphyxie lorsque vous passez les deux grands fleuves. Le fleuve de l’apprentissage de la magie et le jour venu, celui de la mort. Une histoire pour un chevalier averti !
Et enfin, un exemple surprenant parmi les nombreuses correspondances arithmantiques (arithmétique + sémantique) révélées par la gématrie, à laquelle j’ai ajouté quelques éléments de logique pythagoricienne :
Le chiffre symbolique d’« Animal » est le 5 et celui de « Parole », le 4. Or, 5 + 4 donne 9, 9 étant le chiffre symbolique de « homme » ou de « conscience ». Femme donne 6, pour les curieux. Enfant aussi ! Un hommage au sephirot (vase) de la beauté dans la Kabbale hébraïque. Le chiffre 6 est lié au repère en 3 dimensions grâce auquel nous percevons l’espace et aux 6 directions indiquées par ce repère, ceci nous permettant entre autres d’apprécier les formes et de nous repérer avec ou sans les yeux.
- … … … Transition accidentelle : un astronaute dérivant dans l’espace perd les notions de vitesse, de position, de temps. Ne pas céder à la panique, ne pas vomir dans le scaphandre ! Ici plus rien ne tourne rond, plus de routine, plus d’habitude, plus de Tic-Tac si ce n’est les palpitations du cœur… Disparues aussi les notions de haut et bas, gauche et droite, devant et derrière ! Disparu au fur et à mesure de l’effacement de la mémoire des mouvements qu’il a subi ou accompli autour de son nombril depuis qu’il n’a plus de repère. Mais il lui reste son intelligence pour estimer la vitesse à laquelle son errance dans le vide a commencé et la direction qu’il prenait en fonction d’un repère connu ! Il lui reste un appareil de communication, Dieu soit loué, même sans GPS il a encore une chance d’être repêché ! Depuis combien de temps dérive-t-il ? Mémoire, logique et envie de vivre, errantes dans un champ gravitationnel imperceptible, perdues dans un vide qui n’invitait pas leur enveloppe (l’astronaute). Conscience d’une énergie indéterminable, d’une intention incommensurable et fragile à la fois. L’ombre du doute accompagne Peter, peut-il se l’approprier ? L’astronaute revient au cœur et à la raison, cette fois non victorieuse… Aucun appareil de mesure ne serait assez précis pour lui assurer l’angle et donc la trajectoire prise à l’origine de sa perdition ! De plus en plus froid sont les cœurs, loin de leur demeure ! Le temps passe, l’horizon persiste, les perspectives s’amenuisent… Voilà qui lui rappelle une histoire : notre Histoire. Quels mensonges l’ont poussé jusqu’ici, à réparer une station spatiale alors que ses semblables dégradent impunément une atmosphère où il faisait si bon vivre ? « Ni l’amour de Dieu, ni l’espoir, n’ont inventé la technologie qui nous sauve la peau ! » « Comment ai-je pu être aussi con ? »… Cette angle incalculable est peut-être ici se dit-il. Une origine que l’on ne s’appropriera jamais plus qu’une ombre… Qu’avons-nous fait ?
- … … … Profite de la beauté du voyage grand astronaute, dans ta combinaison tu n’es plus qu’un petit poisson dans un bocal à peine plus gros… Ton oxygène va manquer, mais à quoi bon lutter ? Ne pense plus petit poisson, tu sais tout C3E5 … … … ∞
La station météo Calypso n’émet plus le moindre signal et le module de réparation Pandora ne répond plus ! Nous avons perdu le contact !
Mais revenons sur terre : 6 est un chiffre triangulaire lié au 3 ! 3 est le nombre d’éléments (base azotée, ose et groupe phosphate x 1 ou 3) qui manifestent la magie de la molécule de vie et lui permettent sa duplication grâce à l’ARN. 3 est aussi le nombre de quarks constituant un baryon, ceux-ci étant liés aux 3 antiquarks de l’antimatière lui correspondant. L’Histoire révélée par les chiffres de 0 à 9 et de I0 à 0I, est plus fascinante que nul ne saurait plus l’imaginer ! Et nous disposons de 26 caractères et de nombreux signes pour la raconter ! Mais chaque chose en son temps…
Rapprochons-nous de nouveau de l’enfant, dans la valeur absolue du terme :
Des propositions précédentes, nous pouvons déduire que l’écriture possède deux pouvoirs : celui du signifié, qui exprime le contenu brut de l’idée dans un langage commun (écriture phonétique) et celui du signifiant qui précise, entre autres, les caractères des objets considérés et ceux des propositions de l’auteur (lettres, gématrie, signes).
Or l’enfant dont nous héritons notre langage, nous montre grâce aux lettres que nous lui restituons, qu’il maîtrise aussi bien l’écriture phonétique que le talent d’imitation et de dessin. Mais à 7 ans, ça ne rigole plus, disent les parents… C’est l’âge où les fautes d’orthographe deviennent un crime ! C’est aussi la fin d’une première étape physiologique durant laquelle le sang s’est renouvelé, l’âge où ce faible mage qu’est l’amour propre revendique sa place de ministre auprès de l’orgueil, l’âge où les coups commencent à faire beaucoup de mal, l’âge où les parents ne jurent plus que par le travail et les responsabilités, comme si l’aimant « bébé » s’était flétri, ne méritant plus le pouvoir d’inverser cette abominable attraction pour les abattoirs… C’est l’âge de l’éteignoir ! Un acte funeste.
Intéressons-nous particulièrement au fait que l’enfant revit à ce stade l’aventure de l’écriture, des chiffres (symboles), des idéogrammes, des caractères (lettres) et des signes! Alors qui lui impose de ne plus faire de fautes d’orthographe ? Un homme doté du minimum d’érudition requis pour comprendre le monde dans lequel il vit ? Du minimum de sagesse utile à admettre l’espace indéfinissable du doute ? Un homme du moins capable de lui expliquer d’où viennent les mots et pourquoi l’orthographe ?
Papa, c’est quoi Dieu ? C’est quoi un ange ? Et comment Dieu a fait tonton Adam ?
… Récite-moi 3 fois « notre Père » et va au lit !
Rien de nouveau sous le soleil, si ce n’est une fourmilière de joueurs d’échecs, conditionnés bien malgré eux à l’exercice de la victoire.
Petit scénario idéaliste :
« Papa, la maîtresse m’a grondé et les autres se sont encore moqués de moi parce que j’oublie toujours mes S au pluriel ! Et puis de toutes façons, je fais plein de fautes d’orthographe et l’orthographe c’est nul parce que ça complique les mots au lieu de nous les expliquer ! Je comprends pas ! On me dit toujours d’apprendre par cœur les choses qu’on n’explique pas, je comprends rien, je comprends rien !!! »
« Bah, les adultes disent des choses bizarres lorsqu’ils ne comprennent pas pourquoi les autres ne les comprennent pas ! C’est drôle ça non ? J’ai mieux et ne t’inquiète pas, l’orthographe, c’est bien plus magique que cela ! Je te donne un secret que tu pourras répéter sans le trahir, parce que personne ne veut l’entendre : la magie existe, mais les adultes l’on oublié, ce qui fait de nous des moldus ! Quelle forme ça a un S ? Et lorsque tu le prononces en pensant à cette forme, que vois-tu ? »
« Un serpent ! »
« Un serpent en effet ! Bravo, le serpent sera donc notre nouveau et éphémère maître d’orthographe concernant le pluriel. Le serpent n’est ni chaud ni froid, il prend la température du milieu qu’il traverse ou du plan sur lequel il repose. Quoi d’autres ? Il se déplace en ondulant sur terre comme dans l’eau. Pour cela, il accomplit un mouvement principal fondé sur le balancement : un coup d’un côté, un coup de l’autre ! Il se déplace aussi grâce à un double état : le sien et le milieu extérieur sur lequel il exerce une pression, d’un côté, puis de l’autre. En français, nous appelons dualité le principe mystérieux et probablement éternel qui fait qu’une chose ne va pas sans son inverse et son opposé complémentaires. Un état, toi par exemple, se définit par rapport à d’autres états : nous, les autres, l’environnement… Impossible ne va pas sans possible, vide ne va pas sans plein, etc… Nous retrouvons le S dans les mots espace (S appuyé) et temps (S muet), et tu sais quoi ? Le temps n’existe pas sans l’espace et vice-versa, mais manifestés ils forment bien un couple dont nous commençons à comprendre les mœurs et les ondulations ! … Quelle est la position du S dans notre alphabet ? »
« 10 ! »
Exactement ! Un 1 et un 0, le dix qui nous dévoile la notion d’ordre de grandeur ! Comme ces tas de 10 billes que tu peux faire pour compter plus vite que tes camarades un énorme tas de plusieurs centaines de billes ! Le 10 rappelant le un, unité de base et le 0 (le vide et son potentiel, sa magie, sa dualité… vide ne va pas sans plein !). Et il se trouve aussi que 0 ressemble à un trou ou un tuyau vu de face et que 1, qui peut se résumer géométriquement à I, ressemble à un segment du même tuyau ! Mélange les deux formes en une et tu obtiens une fibre, un tube, un serpent qui avale le monde, le digère et le restitue ! Le chiffre lié au serpent est le 7 ! Pile poil ton âge ! Le sept est évoqué par la nature dans les accords (couleurs, planètes solaires et musique) et les notes complémentaires, il est aussi considéré comme le chiffre de la spiritualité accomplie. Poétique non ? Aujourd’hui, tout le monde s’en moque ! Mais fut un temps, cette poésie était interdite sous peine de mort ! Avant le Moyen-âge, une abominable guerre rongeait le cerveau humain, elle le ronge encore, mais différemment ! Jadis, la croyance et les institutions religieuses, que les hommes suivaient aveuglément, condamnaient la raison bien injustement alors que le véritable coupable de nos souffrances était plutôt l’ignorance, l’intérêt et l’amour propre ! Dans cette période qu’on appelle l’obscurantisme, le serpent avait bien mauvaise presse parce que son symbole évoquait des notions falsifiées par les dogmes (la dualité éternelle, l’indéterminé, etc…) et des principes défendus par les philosophes de la raison ! Les serpents empoisonnent la vie du bon peuple, voilà qui tombait bien ! Derrière ce S que tu dois écrire quand tu utilises un mot au pluriel, se cache de merveilleuses et parfois terrifiantes histoires concernant ton Histoire ! Voilà qui fonctionne comme une chasse au trésor ! Un roi menteur cache un trésor avec son homme de confiance et après leur mort, ne reste que des fragments d’une carte conduisant au coffre perdu. Des roitelets, des corsaires et des pirates sont à sa recherche, mais seul un cœur intelligent pourra décrypter la carte et braver les pièges dans lesquels le roi est lui-même tombé. En attendant, le serpent t’indique que le temps et l’espace ne sont que lorsqu’ils s’accouplent et se faisant, comme papa et maman, ils engendrent tout un tas d’enfants qui se dupliquent ou se multiplient entre eux : la diversité ! Et dualité oblige, singulier ne va pas sans pluriel ! Etonnant non ? A 14 ans, lorsque ton sang aura été renouvelé une seconde fois, tu commenceras à comprendre les mécanismes de ces histoires d’horloger, dans ce que les adultes appellent le monde réel… Les illusions des moldus dans le jargon des magiciens ! En attendant, sache que de nombreux génies étaient des nuls en orthographe, c’est un fait. Comme Champollion par exemple, dont nous avons visité le musée à Figeac ! Pauvre, le jeune homme avait appris à lire de lui-même, dans un missel. En grandissant, malgré les obligations de résultat scolaire nécessaires pour justifier sa bourse, son défaut persistait… En voilà un qui ne souhaitait pas appliquer des règles qu’on ne lui expliquait pas… Un grand signe d’intelligence et de ténacité ! Il maîtrisa donc l’orthographe en accord avec sa pensée, en devenant spécialiste des langages ! Nous lui devons d’avoir démystifié un bon nombre de mauvaises traductions des anciennes langues et écritures, concernant notamment l’Egypte et ses opaques mystères. Il a aussi contribué à l’analyse mathématique des langages et a révélé l’importance des mathématiques indiennes et arabes depuis le 7 ème siècle, dans la compréhension des dialectes méditerranéens anciens et modernes. Un nul, un 0 quoi, en orthographe ! »
Bien entendu, le lecteur ici présent n’ayant point 7 ans, je me suis permis de pimenter un tantinet le discours. Mon but est précisément d’utiliser tous ces caractères afin de repêcher l’enfant qui lit ces pages, là où il est resté prisonnier dans un jeu d’échecs, contrôlé par un usurpateur qui par chance ne savait pas que les petits d’homme sont plus doués que lui à cache-cache !
Pourquoi ce scénario ?
Parce que les symboles perdus qui nous permettraient de sortir de notre impasse consumériste ne sont pas inaccessibles ! Cette petite mise en scène nous semble véritablement une utopie intellectuelle inatteignable ? Honte à nous ! L’hermétisme qui nous consume n’est protégé que par l’ignorance sélective, une acédie généralisée et notre légendaire hypocrisie !
3. Proposition finale :
De mauvaises informations entraînent l’entropie accélérée d’un système, que seuls les aveux des virus et le retour aux véritables données pourront sauver de lui-même ! C’est un fait.
Alors allons-nous continuer à former des moutons de compétition qui marchent vers les abattoirs en suivant les pas des zouaves « anthropocèniques » qui leur servent d’exemple ?
Ou va-t-on enfin réformer notre système éducatif en réhabilitant les langues proclamées « mortes » et en créant enfin une matière à caractère épistémologique, canalisant l’esprit des élèves vers le principe de vases communicants nourrissant équitablement les fruits complexes de la connaissance ?
L’arithmancie fait peur, parce que nous ne la connaissons plus et parce que le maître et l’esclave protègent encore leurs inavouables mensonges ! Seul l’enfant a le cœur assez pur pour ne pas craindre de percer le voile de nos invincibles illusions !
Eternel et éphémère