La peine de mort et son application peuvent-elles réduire la criminalité de notre temps ?
Les premiers facteurs de criminalité aggravée (meurtre avec préméditation) chez l’Homme remontent au désir de reconnaissance (conflits fraternels ou compétition sociale) et aux premiers concepts de possession sexuelle. L’anthropologie, le comportementalisme et les neurosciences nous montrent aussi que le crime s’aggrave avec l’évolution dévorante du progrès, plus rapide que celle de l’adaptation humaine aux modes de vie que ce dernier impose. À l’origine, il faut admettre que l’homme n’ayant jamais tué et pénétré la chair pour prendre la vie, a dû attendre de ressentir la famine pour tuer l’animal. Dans une règle générale et encore de nos jours, les peuplades de chasseurs-cueilleurs consommant peu ou pas de viande sont pacifiques et ne connaissent pas la criminalité. La suite de la tragédie humaine est plus connue (le dilemme de Platon, le complexe Babel…) : la croissance n’est plus un problème soumis à la raison et à l’éthique (respect des hommes, de la nature et de leur versant divin), mais un moteur qui menace tous les passagers de l’entreprise si on ne l’alimente pas en graisse et en carburant (j’ose la métaphore). Sur le terrain : conflits autour de la chasse ou des zones bétaillères et éternelle guerre du feu (technologie) et des sexes (hiérarchie des droits sur le vagin et contrôle de la population). Après avoir longtemps justifié ses crimes par la fatalité des forces de domination (dualité assimilée à conflit) et par la détermination du pouvoir et de la volonté des dieux, les romains eux-mêmes ont jugé pertinente la notion d’un « Dieu » unique, miséricordieux, tout puissant et indéterminable, face auquel l’homme serait responsable de ses actes. Cette notion de libre-arbitre est un vestige de l’ancien code « honneur, raison et justice » qui n’a pas survécu aux dérives des droits divins instrumentalisés sous la robe de l’obscurantisme. Un vestige conservé dans la langue française « notion de libre-arbitre » jusqu’au retour plus ou moins stable de la loi républicaine et de l’espoir démocratique. La notion de libre-arbitre (accusation) et celle de présomption d’innocence (défense et enquête) sont les deux piliers de la justice ! Mais comme la science le confirme aujourd’hui, la notion de causalité l’évoquant depuis bien longtemps, la notion de libre-arbitre, dans un monde déterminé, pose problème ! Dès lors qu’un individu n’agit qu’en fonction des forces qui se sont appliqués à lui jusqu’à l’acte, il n’est plus responsable de ce dernier vis-à-vis de tous ceux et de tout ce qui aurai(en)t pu directement ou indirectement le conduire à ce comportement ! Autrement dit, le libre-arbitre existe par nécessité de sa propre nature (infigurable), mais ne s’acquiert que par le mérite, la bonne éducation et l’effort de raison nécessaire pour répondre aux questions légitimes du doute. L’Homme est né savant, mais inconscient et faible ! La sentence du collectif sur l’individu jugé doit donc être proportionnelle à la gravité de l’acte commis concernant la préméditation, la volonté de nuire et la barbarie de l’acte. Mais elle doit aussi être proportionnelle à l’état de décadence et de corruption de l’entité publique qui accuse, puisque ces facteurs influent directement et indirectement sur l’accusé (circonstances atténuantes). Moralité et il s’agit bien ici d’éthique, que la raison confirme : le roi est responsable de ses sujets, comme de ses voleurs ! Ironie du sort, dans une civilisation dont la justice est corrompue à la base, la criminalité devient un des moteurs du progrès et de l’économie !!! L’emprisonnement et la qualité pédagogique des prisons sont donc les meilleures solutions à ce jour d’un point de vue résultat et éthique ! En revanche, la peine de mort est une aberration qui ne fonctionne pas mieux que la prohibition dans un pays vendeur d’armes et fabriquant d’alcool ! La peine de mort, réunissant toutes les conditions de la préméditation méthodique est par définition le crime psychotique d’un Etat intelligent, complexe, complexé et froid ! Par entropie, dans les pays où le confort et la bonne conscience n’est pas la norme, la peine de mort mène à des dérives et ne fait qu’endurcir les criminels !
Innocence et culpabilité :
En France, le gouvernent Macron dans la continuité de son légitime argument de la moralisation de la vie publique s’est attaqué à une des plus vieilles lacunes juridiques de l’hexagone : la suspension du caractère automatique de la présomption d’innocence concernant un violeur ayant abusé de celle de sa victime, dans les cas d’un acte sexuel avéré, sans nécessité de preuve de non consentement de la part de cette dernière. La présomption d’innocence de l’accusé et de la victime, jusqu’ici figée et permettant des acquittements illégitimes est dorénavant confiée à la pertinence de l’enquête et en dernier recours à la nature humaine du juge ! Pour que la vérité puisse apparaître en cas d’erreur, la loi prévoit aussi qu’il n’y a plus de prescription pour la réouverture d’enquête concernant les faits et leurs conséquences.
L’innocence de la personne agressée, au regard d’un consentement forcé, restait à définir en fonction de deux facteurs :
- l’incapacité à appréhender la nature et les conséquences d’un acte sexuel
- l’état de soumission vis-à-vis de l’autorité ou de l’intelligence de l’agresseur.
Nous avons donc estimé que cette innocence de la victime serait caractérisée par le statut de l’enfance et relative à un seuil d’âge, 15 ans en l’occurrence.
C’est ici que partis sur de meilleurs chemins, nous nous sommes de nouveau égarés ! Quelle limite d’âge caractérise l’innocence ? Toute raison, tout protocole scientifique nous prouvent qu’il n’y a pas de réponse à cette question ou qu’il y en a autant qu’il existe d’individus différents ! La bonne question serait y’a-t-il une limite d’âge à l’innocence ? La réponse est NON !
Les occidentaux sont souvent surpris de constater que certaines femmes vivent voilées de leur propre chef ou que d’autres, bien qu’elles le subissent acceptent l’excision comme une coutume nécessaire ! Autre exemple, les personnes bien-pensantes n’arrivent pas à comprendre pourquoi certaines femmes battues protègent et aiment encore leurs bourreaux… Alors pourquoi ?
Parce que c’est l’abus d’autorité des déterminismes qui définit l’innocence de l’être indéterminé que ces derniers gouvernent. Expliquez à une enfant qu’elle doit porter des anneaux autour du cou pour être une vraie femme, adulte elle s’efforcera de devenir une femme girafe. Idem pour les petits pieds en Chine, une véritable torture et une mutilation pourtant inesthétique !
Dois-je parler des enfants soldats ? Ou des techniques mafieuses et politiques qui consistent à faire signer le pacte du crime aux initiés, afin qu’ils ne puissent plus faire demi-tour ?
Dois-je parler des serial-killers dont les passés sont chargés d’horreurs ou de tortures mentales sophistiquées ? Ou de la quasi-totalité des pédophiles avérés (sans empathie) qui ont eux-mêmes vécu des abus sexuels au plus jeune âge ?
Dois-je parler de ces adultes qui pensent encore que les noirs sont inférieurs parce qu’on leur a incrusté cette idée dans la tête depuis l’enfance ?
Dois-je parler de l’Allemagne nazie ou des hutus lors des massacres du Rwanda ? Ces peuples ou ethnies sont-ils plus mauvais que les autres ou ont-ils été conditionnés ?
Et quel âge avaient ces peuples ? La question n’a pas de sens ! La majorité des décideurs et des mains armées étaient-elles constituées d’enfants ? Parfois oui et cela démontre toute la perversité du processus d’endoctrinement, mais dans l’ensemble NON !!!
Lorsque l’enfant suit son violeur sans résistance jusqu’au lieu du crime, il ressent la même gêne que tous les témoins qui voient bien que quelque chose d’anormal se produit, mais préfère ne pas penser à l’impensable ! « Pourquoi déranger ce monsieur ? Après tout, il connaît peut-être la petite ! » À cet instant, l’abus d’autorité du violeur déterminé pèse autant sur la victime que sur les éventuels témoins ! Or dans ce cas, la vie de ces derniers n’est pas menacée comme dans le cas où ils seraient contraints de sauver la victime d’une bande d’agresseurs armés… Quelle est donc cette force qui pèse aussi sur les témoins de la petite fille emmenée par un monsieur étrange ? La mécanique du conditionnement global, des habitudes, de la délégation des pouvoirs et des illusions de la bonne conscience… La peur de l’animal domestiqué face à la réalité sauvage.
Comme le nazisme le prouve, l’animal domestiqué peut néanmoins devenir un tueur, mais il ne le fera pas sans un conditionnement extrême et une méthodologie d’exécution légiférée n’impliquant pas ses facultés décisionnelles et lui laissant l’illusion de sa non culpabilité ! L’enfant soldat fonctionne de la même façon. Mais il y a d’autres exemples : les nouveaux profils de prédateurs économiques ou politiques, les femmes d’affaires la fleur en bouche, les reines de pacotille… Excluons les cas comme celui de Margaret Thatcher, dont on peut se demander si elle n’est pas un de ces hommes portant la marque de Caïn !
Corrélations avec le consumérisme, une criminalité de masse dont nous devrons répondre demain :
A la fin du XIXème siècle et jusqu’ aux années 60, les peuples profitant d’un confort matériel plus manifeste pour supporter la mécanisation de la vie avaient-ils conscience que deux, trois ou quatre générations plus tard, ils seraient légitimement considérés comme des acteurs indolents de l’empoisonnement de la quasi-totalité de nos eaux, de notre air et de nos sols ? Non, ils se sont contentés, malgré un doute qui fait mauvais hôte en société, de payer honnêtement leurs impôts, de faire ce qu’on leur disait de faire en donnant procuration à leur Etat de droit concernant les modalités décisionnelles de l’entité collective.
La petite fille est menée par la main et l’autorité invincible d’un inconnu alors qu’elle sent bien que quelque chose ne va pas ! Les témoins n’osent pas intervenir mais le sentent aussi ! Né dans le « bocal » industriel et le paradigme de l’organisation du travail et des loisirs, le citoyen moderne, sent bien qu’une ombre grandissante menace son avenir, mais le contrat est déjà signé depuis le berceau et comme je l’ai souligné, le doute humain en société fait mauvais hôte !
L’innocent est l’irresponsable qui suit à contrecœur la main qui le gouverne. L’innocence absolue n’est pas le propre de l’enfant, elle n’existe pas ! Il en est de même pour la culpabilité absolue des criminels ayant atteint l’âge de raison !
Autrement dit, en souhaitant refermer cette faille de la justice française, M. Macron vient d’ouvrir une brèche encore discrète, mais cachant un champ vertigineux dont il n’a peut-être pas conscience !
La complexité de la causalité régissant les mœurs des humains en collectivité fait que la légitimité de la justice ne repose pas sur son infaillibilité, mais sur son intégrité et son éthique ! Par définition, le bandeau de Thémis* lui permet de reconnaître la nature du crime et de l’homme au-delà des illusions des formes, des masques et des hiérarchies. Par définition, la justice ne peut être à deux vitesses et se contredire par intérêt, si grand soit-il. Or nous venons de prouver que toute entité, fusse-t-elle collective, responsable d’abus d’autorité sur l’individu et le poussant à commettre des crimes par procuration dont elle n’a pas conscience, est responsable de viol de l’intégrité physique et mentale de ce dernier. L’être humain est programmé avec un potentiel peut-être infini, mais sa conscience, vierge, ainsi que son esprit, vide, ne peuvent se libérer des forces qui les soumettent au poids des intérêts particuliers qu’en fonction de la relation à autrui et de la bonne direction de leur expérience. Il n’y a pas de limite d’âge à l’innocence !
Et dans l’absolu, il n’y a ni innocence, ni culpabilité.
La raison est au-delà des illusions du bien et du mal. Il en est de même pour l’Amour.
Crimes et châtiments… Raison, intérêts et sentiments…
Si la justice ne veut pas se contredire et entraîner ainsi la cité des hommes à sa perte, les gouvernements vont être poussés à lever le voile sur la corruption qui les nourrit et sur les mensonges historiques qui les poussent à la guerre militaire ou économique sous le prétexte maintenant illégitime du choc des civilisations ! Cette réforme nécessaire et sans frontière de la justice des hommes* n’épargnera pas les institutions religieuses, qui elles aussi devront dévoiler tout leur jeu sur la table.
Jusqu’à ce jour, la faille rouverte par le gouvernement français reste microscopique, invisible ! Mais une simple brèche est une voie convenable pour l’information (virus, bactérie, ADN pour faire une métaphore) ! Les ouvrières de la fourmilière humaine (les pions les plus sacrifiables) ont été vaccinées contre la bonne intelligence, mais un des cavaliers de la cour a pris des risques, l’information est passée !
Notes de bas de page :
*1 : Je précise justice des hommes avec petit "h" parce que les empreintes de la féminité et de l’indéterminisme de l’enfant et du vieillard ne sont que peu présentes dans la gravure de nos lois politiques, théologiques et scientifiques ! C’est un fait.
*2 : Par anticipation métaphysique, puis progressivement par définition théorique et bilan d’expérience pratique, l’œil de la justice divine (humain) et celui de la raison (humaine) se dissocient facilement pour le monopole du pouvoir et la conservation de leurs illusions respectives. C’est pour cette raison que Thémis, symbole de la justice depuis l’antiquité a les deux yeux bandés ! Une question aussi simple que subtile et raffinée, à lancer comme un pavé, dans une marre de champions aussi sophistiqués que grossiers et vulgaires : Thémis est-elle la gardienne tenant à préserver son innocence et son impartialité en se voilant elle-même les yeux ? Ou une prostituée borgne soumise au bâton du patron et justifiant les activités d’un barreau corrompu par la vérité des vainqueurs ?